Emploi - D'après le CAS, la France pourrait créer 783.000 emplois d'ici 2016
"On a subi de plein fouet l'impact de la crise avec de lourdes conséquences sur l'emploi mais globalement la France a détruit moins d'emplois qu'au cours des précédentes crises et s'est remise plus vite à en créer." C'est l'un des constats établis par le Centre d'analyse stratégique (CAS) qui a publié le 17 janvier 2012 deux notes sur le sujet : "Les secteurs créateurs d'emploi à moyen terme" et "Les secteurs de la nouvelle croissance". Au total, entre le troisième trimestre 2007 et le deuxième trimestre 2011, 144.000 emplois ont été détruits. "Si les entreprises avaient eu le même comportement que dans les récessions passées, ce sont 420.000 emplois supplémentaires qui auraient été détruits", explique la synthèse du CAS.
En 2010, le secteur marchand a créé 154.000 emplois pour une croissance du PIB de 1,4%. En 2011, il en a créé près de 160.000 sur les trois premiers trimestres, pour une croissance estimée à 1,6%. Mais ces tendances de l'emploi, plutôt positives, restent toutefois insuffisantes pour faire reculer le taux de chômage, a expliqué Vincent Chriqui, directeur général du CAS, lors de la présentation des deux notes, la croissance de la population active étant toujours élevée (augmentation de 130.000 personnes entre 2009 et 2010, et de 100.000 par an d'ici 2016) et la croissance du PIB ralentissant fortement.
Pour 2012, le CAS anticipe un redressement de l'activité économique et, sous réserve d'une stabilisation et du maintien des moteurs de croissance, la création d'emplois dans le secteur marchand pourrait s'établir à 783.000 emplois nets d'ici 2016, soit une moyenne de 160.000 emplois par an.
Les services continuent à créer de l'emploi
Certains secteurs s'en sortent mieux que d'autres. C'est le cas notamment des services opérationnels (services aux entreprises et intérim), qui devraient créer 236.000 emplois d'ici à 2016, des services à fort contenu cognitif ou liés à la gestion des outils de réseau (conseil, assistance, R&D), qui pourraient créer 176.000 emplois à moyen terme, et des services à forte externalité comme l'éducation, la santé, l'action sociale, qui répondent aux besoins collectifs (activités récréatives et culturelles) ou liés à la personne (services personnels et domestiques). "Dans le seul secteur marchand à moyen terme (2016), les services personnels et les activités de loisirs créent 170.000 emplois", détaille la note du CAS.
Côté industrie, en revanche, le déclin se poursuit. L'industrie perd ainsi, hors intérim, 123.000 emplois sur la période, "mais les résultats sont très contrastés, explique la note. L'agroalimentaire, l'aéronautique et la pharmacie continuent à créer des emplois". Globalement "les industries traditionnelles vont continuer à perdre des emplois mais à des rythmes plus faibles que par le passé", a détaillé Vincent Chriqui. Cette tendance s'explique, selon le CAS, par le fait que les entreprises de ce secteur vont au fil du temps moins externaliser leurs activités et moins se concentrer sur leur coeur de métier. La deuxième note du CAS établit des projections de l'emploi à l'horizon 2030. Et selon les scénarios, le nombre d'emplois créés varie entre 2,2 millions (avec un taux de chômage de 6,3%) et pour un PIB qui croît de 2% par an, 1,7 million (avec une croissance de 1,9%) et, dans le scénario le moins favorable, dit "scénario de crise", 1,6 million d'emplois pour un taux de croissance de 1,7%.
