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Emploi - 322 nouvelles zones d'emploi pour la France

De nouvelles zones d'emploi sont en vigueur depuis le 1er juillet 2011. Elles s'affranchissent des limites départementales et régionales et prennent en compte les changements démographiques mis en relief par le dernier recensement.

Depuis le 1er juillet 2011, de nouvelles zones d'emploi définies par la Dares (ministère du Travail) en lien avec les administrations concernées (Datar, Insee, DGEFP et DGT) sont entrées en vigueur. Objectifs : mieux identifier les marchés locaux du travail en ne tenant pas forcément compte des limites administratives et actualiser ainsi le découpage des zones avec les nouvelles donnes démographiques mises en relief par le dernier recensement. Et parmi les notions prises en compte : le rayonnement croissant des grandes villes, l'allongement des déplacements entre le domicile et le travail, et la diminution de l'activité des territoires les moins dynamiques. Le précédent découpage, qui datait de 1983-1984, n'avait été révisé que partiellement en 1993-1994. C'est le groupe de travail du Conseil national de l'information statistique (Cnis) sur les statistiques et nouvelles tendances de localisation des populations et des activités sur le territoire qui a préconisé dans son rapport de septembre 2009 une actualisation de ce découpage, estimant que les facteurs déterminant les migrations domicile-travail, à la base de la constitution de ces zones, étaient susceptibles d'avoir évolué dans le temps. Au total, 322 zones d'emploi françaises, DOM (dont Mayotte) compris, ont été définies, contre 364 auparavant. Le nombre de zones en France métropolitaine passant de 348 à 304, dont 11 zones d'emploi interrégionales.
Chacune de ces zones correspond au plus petit territoire de calcul des taux de chômage localisés et des estimations d'emploi salarié de l'Insee. C'est aussi le territoire où se construisent et sont mises en œuvre les politiques de l'emploi initiées par les pouvoirs publics et les acteurs locaux. "Les zones d'emploi définies en 2010 sont globalement de construction plus homogène du fait de leur conception à partir du critère unique des déplacements domicile-travail, explique la Dares à Localtis, pour autant, les zones d'emploi ne sont pas plus homogènes en termes de surface, de population ou d'actifs, au contraire." Leur taille moyenne est en augmentation au niveau de la population (elles passent de 176.500 à 200.000 habitants) et du nombre d'actifs (de 81.000 à 93.000). "Mais c'est uniquement sous l'effet des plus grandes zones, signale aussi la Dares, puisqu'il reste plus du quart des zones d'emploi en deçà de 25.000 actifs, autant que dans le zonage précédent."

20 zones d'emploi pour l'Ile-de-France contre 26 auparavant

Ces nouvelles zones se caractérisent aussi par leur étalement. Un étalement qui s'explique par le fait qu'on ne se base plus forcément sur les limites départementales et régionales. Par ailleurs, le phénomène de périurbanisation autour des grandes villes favorise l'étalement de ces zones d'emploi. D'après une récente étude de l'Insee, la superficie de l'espace urbain en métropole a ainsi progressé de 19% depuis 1999, passant de 100.000 à 119.000 km2 entre 1999 et 2010, avec le passage de certaines zones rurales au-dessus des 2.000 habitants ou leur intégration dans un tissu urbain continu. Conséquence dans les régions : le nombre de zones d'emploi a été réduit dans quinze régions. Il est stable dans quatre autres et a augmenté dans trois régions. En Provence-Alpes-Côte d'Azur, le nombre de zones d'emploi est ainsi passé de 22 à 18. Même chose pour les zones d'emploi de Montbéliard et de Belfort en Franche-Comté qui disparaissent pour ne former plus qu'une seule zone élargie, celle de Belfort-Montbéliard-Héricourt. Autre fusion établie : celle des deux zones Saintes et Saint-Jean-d'Angely en Poitou-Charentes. L'Ile-de-France compte quant à elle vingt zones d'emploi contre vingt-six auparavant. Ces nouvelles zones prennent en compte les territoires de projet du Grand Paris (notamment le territoire de Saclay) et l'activité de la plate-forme aéroportuaire d'Orly et du marché d'intérêt national de Rungis. Le nouveau découpage francilien est aussi marqué par la création d'une zone interrégionale avec la Picardie (Roissy-Sud Picardie) et d'une zone d'emploi correspondant à la grande agglomération de Paris.