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Emploi - Dans le Val-d'Oise, des bénéficiaires du RSA retrouvent le chemin de l'emploi grâce au FPSPP

Agefos PME Ile-de-France et le conseil général du Val-d'Oise se sont lancés dans un partenariat innovant pour former et orienter les bénéficiaires du RSA, avec l'appui du fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP) dans le cadre d'un appel à projets. Dans un futur proche, les collectivités pourront peut-être contractualiser directement avec le fonds.

Agefos PME Ile-de-France et le conseil général du Val-d'Oise se sont lancés dans une expérience inédite en répondant en juin 2011, en partenariat, à un appel à projets du fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP). A l'heure actuelle, les collectivités ne peuvent pas contractualiser directement avec le fonds car "dans un premier temps, nous n'avons pas souhaité ce mode de contractualisation et réserver les contrats aux organismes paritaires collecteurs agréés (Opca), explique Djamal Teskouk, vice-président du FPSPP à Localtis. Les choses étant trop récentes, nous avons souhaité d'abord nous assurer d'une bonne relation avec les Opca."
L'opération lancée par Agefos PME IDF et le département du Val-d'Oise constitue un "partenariat public-privé nouveau, insiste Catherine Brommart, chargée du projet chez Agefos PME IDF. Il s'agit d'un partenariat en binôme, une grande première."
Le projet, intitulé "Apolit, Accompagnement des politiques d'insertion territoriales", est programmé pour trois ans. Il a reçu un avis favorable du FPSPP dans le cadre de l'appel à projets "Projets territoriaux interprofessionnels ou sectoriels". Son objectif : favoriser et développer le rapprochement entre le monde de l'économie, les entreprises et celui de l'insertion professionnelle (publics en difficulté, bénéficiaires du RSA, jeunes, etc.). Il consiste à créer des passerelles entre l'offre et la demande d'emploi sur deux territoires, la Plaine de France et le Vexin en repérant les métiers porteurs (dans le domaine des services à domicile, de la sécurité aéroportuaire, du commerce et de la vente) et en formant les bénéficiaires du RSA. L'idée est de s'appuyer sur les savoir-faire et connaissances des deux partenaires : d'un côté, Agefos PME IDF apporte ses compétences en termes de gestion des actions de formation et de liens avec les entreprises ; de l'autre, le conseil général apporte sa connaissance du territoire et son registre de bénéficiaires du RSA.
Budget du projet pour les trois années : 1,8 million d'euros, dont 765.000 euros sont financés par le FPSPP, 540.000 par le conseil général et le reste par Agefos PME IDF.

855 bénéficiaires du RSA reçus

Un premier bilan a déjà été réalisé. Depuis octobre 2011, 855 bénéficiaires du RSA de la Plaine de France ont été reçus. Ces personnes ont été orientées vers les dispositifs les mieux adaptés à leurs besoins. 91 sont entrées dans le plan d'action Apolit et ont été orientées soit vers l'emploi, soit vers des parcours de formation qualifiants. "Sensibiliser et mobiliser ces personnes, les faire venir, a nécessité un gros travail de fourmi, car ce sont des gens qui parfois étaient convoqués par les services sociaux pour la première fois et qu'on n'aurait pas pu atteindre sans le conseil général", explique Catherine Brommart.
Si les résultats chiffrés paraissent peu élevés, le conseil général assure que c'est un succès. "On mise sur le retour à l'emploi, c'est davantage du qualitatif, souligne Philippe Métézeau, vice-président du conseil général du Val d'Oise, chargé de l'action sociale et de la santé. C'est aussi la première fois qu'on a procédé de cette façon et qu'on territorialise la mise en contact entre les bénéficiaires du RSA et les métiers porteurs sur place."
Une seconde campagne du projet Apolit devrait permettre d'inscrire 140 personnes supplémentaires sur les deux territoires concernés. Et d'autres opérations de ce type pourraient bientôt voir le jour, impliquant directement des collectivités locales en lien avec le FPSPP. Lors de la conférence sociale des 9 et 10 juillet 2012, la porte a en effet été ouverte sur la possibilité pour les collectivités de contractualiser directement avec le fonds. "Et pas obligatoirement à travers des appels à projets", précise Djamal Teskouk.