Emploi - Consultation Pôle emploi : cessations de paiement et abandons de mandat en cascade
Les craintes formulée il y a quelques semaines par l'Union régionale des organismes de formation (Urof) d'Ile-de-France semblent se justifier. Un certain nombre de sociétés ayant été choisies par Pôle emploi dans le cadre du marché de service d'insertion professionnelle des demandeurs d'emploi en 2011 sont dans des situations délicates. L'une d'entre elles, Claf, est placée en redressement judiciaire depuis le 5 avril 2012 sur décision du tribunal de commerce de Toulouse. Le groupe est mis en observation pour une période de six mois renouvelable. La décision de mise en redressement judiciaire résulte d'une démarche initiée par l'entreprise qui connaît des problèmes de trésorerie. "Nous subissons une crise due à notre forte croissance depuis deux ou trois ans. C'est la crise de croissance que connaissent les entreprises quand leur chiffre d'affaires augmente très rapidement, ce qui met en difficulté leur trésorerie", explique le président directeur général de Claf, Arnaud Bertrand, à Localtis.
D'après l'Urof IDF, d'autres sociétés seraient dans le même cas, comme Assofac et Alteana. Par ailleurs, Esccom, un des organismes qui s'est vu attribuer plusieurs lots en Ile-de-France, abandonnerait quant à lui ses mandats et se serait retiré des marchés obtenus au profit d'un de ses cotraitants, "qui va lui-même sous-traiter à un autre organisme", assure l'Urof IDF. La fédération dénonce ces pratiques, critiquant "des organismes aux finalités purement mercantiles qui mettent en oeuvre des stratégies irresponsables, à la faveur de marchés publics dont l'application aveugle des règles laisse le champ libre à des pratiques inadmissibles".
Du côté de Pôle emploi, on se réfugie derrière le bien-fondé de ces procédures d'appel d'offres. "Auparavant, on nous disait qu'on avait trop de procédures de gré à gré et que ce n'était pas transparent, maintenant quand on procède à des marchés, avec des règles strictes, on nous dit que c'est trop compliqué", explique-t-on ainsi à Pôle emploi. Les entreprises concernées tentent aujourd'hui de rectifier le tir. "Nous allons mettre en oeuvre tout le nécessaire pour continuer à honorer les marchés qui nous sont confiés. Nous n'avons pas envisagé le pire et demandons à quelques partenaires financiers qui sont au capital de l'entreprise de rajouter de l'argent", détaille Arnaud Bertrand. Mais pendant que la société cherche à retrouver l'équilibre, les salariés sont obligés de se serrer la ceinture. Face aux difficultés financières de leur entreprise, ils ne recevront que 30% de leur salaire de ce mois à la mi-avril, le reste étant payé plus tard par le fonds national de garantie des salaires…