Environnement - Conférence environnementale : priorité à la rénovation thermique et aux énergies renouvelables
"Faire de la France la nation de l'excellence environnementale." Tel est l'enjeu, "l'impératif" qu'a rappelé le président François Hollande dans son discours d'ouverture de la Conférence environnementale le 14 septembre. Pour atteindre les objectifs fixés en matière d'économies d'énergie, il faudra, a-t-il souligné, "repenser l'organisation de nos villes, nos façons de nous déplacer, nos manières de consommer et produire". Il a mis l'accent sur la lutte contre la précarité énergétique et l'objectif de rénovation thermique des logements, "l'une des grandes priorités du quinquennat". Un chantier qui méritait bien quelques chiffres : "L'objectif est de mettre aux normes énergétiques un million de logements par an, en nous concentrant sur les quatre millions de logements anciens qui sont peu ou mal isolés." Contrairement aux idées reçues, il s'agit souvent de pavillons individuels ou de petits bâtiments. Le président en déduit que "l'essentiel du marché de la rénovation thermique sera constitué de petits chantiers qui feront appel aux compétences de nos artisans et PME". Côté financement, outre le doublement du plafond du livret A et du livret Développement durable, un nouveau levier - souvent évoqué mais ici confirmé - est attendu pour renforcer les aides : le produit de la mise aux enchères des quotas d'émissions de CO2. L'ensemble sera opérationnel au plus vite, à savoir "début 2013", selon le président.
Nucléaire et gaz de schiste : fermeture et annulations
Concernant l'énergie nucléaire, dont il s'agit de ramener la part dans la production électrique de 75% à 50% à l'horizon 2025, François Hollande a annoncé la fermeture fin 2016 de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), la plus ancienne du parc français. Même fermeté dans le dossier gaz de schiste : pointant les "risques lourds pour la santé et l'environnement" de la fracturation hydraulique, seule technique d'extraction existant aujourd'hui, le président a demandé l'annulation des sept permis d'exploration restants - Brignoles (Var), Lyon-Annecy, Cahors (Lot), Valence (Drôme), Montfalcon (Isère), Beaumont-de-Lomagne (Tarn-et-Garonne) et Montélimar (Drôme). Très mobilisées depuis plusieurs mois sur ce dossier, les régions se sont immédiatement félicitées de cette annonce.
François Hollande a vanté "l'immense potentiel" des énergies renouvelables qui ne demande qu'à se développer dans le cadre d'une "véritable politique du renouvelable en France" ("simplification des règles administratives", "stabilité des aides, des dispositifs fiscaux et du système des prix de rachat", "soutien à l'innovation"). Il a annoncé le lancement, "avant la fin de l'année", de nouveaux appels d'offres pour l'éolien en mer et l'énergie photovoltaïque.
La Banque publique d'investissement "mobilisée pour la croissance verte"
En outre, les contours de la future Banque publique d'investissement ont été précisés : "Pour partie alimentée par le livret de développement durable", elle contribuera au financement de la transition écologique et de "la conversion écologique de notre système productif". "Les régions seront les premiers partenaires de cette banque, qui sera ainsi mobilisée pour la croissance verte", a aussitôt salué l'Association des régions de France (ARF).
Enfin, concernant la biodiversité, François Hollande est revenu sur le grignotage des terres agricoles, un phénomène "qu'accentue l'étalement urbain" et contre lequel il convient de lutter. La création d'une agence de la biodiversité, calquée sur le modèle de l'Ademe et qui accompagnera dans leurs missions les collectivités, participera de cet effort.