Environnement - Collecte des déchets : un recueil d'innovations pour aider les collectivités
Réalisé en partenariat avec l'Ademe et grâce aux retours d'expériences de collectivités mais aussi d'exploitants et de fournisseurs, le "recueil d'innovations collecte" réservé aux adhérents d'Amorce recense une vingtaine d'initiatives perçues comme étant des leviers possibles pour moderniser le service public de gestion des déchets. "Alliées à une refonte de l'organisation des prestations, ces innovations peuvent permettre d'atteindre les objectifs fixés par les collectivités", motive Amorce. Chaque innovation est détaillée par une fiche documentée, illustrée et qui relève d'une catégorie. Par exemple celle des véhicules. Depuis deux ans, le syndicat de collecte et traitement des ordures ménagères de la région de Beaupréau (Maine-et-Loire) s'est doté d'une benne à chargement latéral, un équipement récemment apparu en France pour faciliter la collecte en milieu pavillonnaire et rural. Couplé à l'instauration d'une redevance incitative, cet équipement qui implique le déploiement sur le terrain de nouveaux conteneurs a permis de réduire le temps de collecte et des économies de carburant. En milieu rural, il a fait ses preuves mais au démarrage, la collectivité et son prestataire ont dû se serrer les coudes et communiqué finement pour que ce changement prenne. En partant d'une étude d'optimisation financée par Eco-Emballages, le syndicat mixte du nord de la Creuse s'est progressivement équipé de bennes dites bi-compartimentées, qui permettent de collecter à chaque passage deux flux de déchets (ordures ménagères et recyclables). Cela a permis de rationaliser les tournées, non sans quelques obstacles communiqués par la collectivité.
S'adapter au terrain
Plus original, la communauté d'agglomération de Perpignan a adapté, avec l'appui de Veolia et Renault Trucks, l'un de ses véhicules de collecte à la conduite sur sable (un 4x4 donc) afin de gérer sept jours sur sept en pleine saison les bacs disposés sur la plage. Le surcoût par rapport à une benne classique - de 25% à l'achat et de 20% en maintenance - est compensé par l'efficacité du service, qui nécessite néanmoins une formation spécifique des agents. La nouveauté porte aussi sur la motorisation de ces véhicules de collecte. Avec, à la clé, une amélioration du confort de travail des agents de collecte et du cadre de vie des riverains. Des bennes à motorisation hybride diesel/électrique ont été testées à Lyon et Mulhouse. Cette dernière agglomération est très satisfaite de l'équipement, facile à s'approprier et permettant une vidange des bacs sans redémarrage du moteur, avec donc moins de nuisances. De même pour le syndicat de la Vallée de Chevreuse qui, en Ile-de-France, a mis en service une vingtaine de bennes hybrides gaz naturel GNV/électrique. Une initiative musclée, "à suivre dans le temps" mais qui, cela est pointé, nécessite de lever des craintes chez les équipes. Aix-en-Provence a aussi exploré une autre voie en collectant auprès d'un millier de commerçants, dans le cadre d'une charte passée avec eux, les cartons qu'ils génèrent avec un véhicule électrique onéreux à l'achat (62.000 euros) mais peu gourmand en termes de consommation (2-3 euros par jour d'électricité). Pour la collecte dans des centres-ville historiques aussi étroits que celui de Montpellier, des mini-bennes électriques se développent et "donnent une image développement durable à la collecte", tout en nécessitant d'adapter le circuit à l'autonomie du véhicule. Mieux, la collecte hippomobile, testée dans des communes du Grand Troyes, permet une collecte plus rapide des recyclables et déchets verts pour un coût (110.000 euros par an) équivalent à celui d'une benne classique. Selon ces collectivités, "le tissu idéal pour l'implantation de ce type de collecte est le centre-ville et l'habitat pavillonnaire".
Professionnaliser la gestion
Autre source d'innovation, l'informatique embarquée a permis à Rennes Métropole d'améliorer la qualité de son service de collecte mais aussi sa relation avec son prestataire, "par une plus grande transparence et un traitement commun des problèmes de collecte". En outre, là où domine la collecte des déchets via des points d'apport volontaire, notamment en zone touristique et montagneuse, des innovations sont possibles sur les conteneurs dont, comme le pointe ce guide, "la gestion se professionnalise, avec l'utilisation d'outils de contrôle du niveau de remplissage couplés dans certains cas à des logiciels de dimensionnement des tournées". Enfin, déplorant des locaux poubelle mal adaptés dans les immeubles, deux syndicats de collecte et traitement se sont alliés, dans les Pyrénées-Atlantiques, à un promoteur immobilier et un designer pour tester dans une petite résidence un espace plus ludique, moins rebutant et muni d'une signalétique attractive. Avec des premiers retours pour l'instant positifs.