Environnement - Cartographie du bruit : les collectivités peinent à rattraper leur retard
Dans le cadre de l'application de la directive européenne de juin 2002 sur l'évaluation et la gestion du bruit dans l'environnement, le ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire (Meeddat) vient de dresser le bilan des cartes de bruit réalisées par les agglomérations et collectivités concernées, en mettant en ligne sur son site la liste de celles qui ont été élaborées.
Transcrite dans le Code de l'environnement puis par décret en 2006, cette directive a mis du temps à se traduire concrètement sur le terrain. Les textes sont pourtant clairs et imposent entre autres aux agglomérations de plus de 250.000 habitants d'établir des cartes de bruit des principales infrastructures routières empruntées, voies ferrées et aéroports fréquentés. Une première échéance a été fixée au 30 Juin 2007 et une seconde au 18 juillet 2008 pour mettre en oeuvre des plans de prévention de l'exposition au bruit. Le législateur a été plus souple pour les autres agglomérations concernées (plus de 100.000 habitants), avec deux niveaux d'échéances fixés au 30 juin 2012 pour les cartes et au 18 juillet 2013 pour les plans de prévention.
Parmi les quatre listes de cartes de bruit établies par les collectivités, une première se concentre sur celles relatives aux transports ferrés. Bilan : plus de 70 cartes réalisées dans une vingtaine de départements (certains ont plusieurs lignes concernées et établissent une carte par ligne). Exemples : deux lignes ont été "cartographiées" en Saône-et-Loire, 5 dans le Rhône et 14 en Seine-et-Marne. Sur un linéaire total à cartographier de 1.781 km, un peu moins de la moitié l'a déjà été. Avec une longueur d'avance pour la Savoie qui est la seule à avoir franchi l'étape suivante consistant à publier ce plan.
Concernant les infrastructures routières, plus de 3.000 km ont été cartographiés à l'initiative de l'Etat, des conseils généraux, des communes ou plus rarement des sociétés autoroutières. Au final, moins d'une trentaine de départements ont franchi le pas. Dans les autres, la démarche est en cours et cumule du retard. Excepté l'aéroport du Bourget, les sept autres grands aéroports nationaux concernés (Roissy-Charles-De-Gaulle, Orly, Bordeaux, Lyon, Marseille, Nice, Bâle-Mulhouse) ont élaboré et publié des cartes de bruit sur leur site respectif. Enfin, dans huit grandes agglomérations dont Marseille, Paris et Lyon, ces cartes ont été réalisées dans des communes ou arrondissements à l'initiative d'intercommunalités (communautés urbaines et d'agglomération) ou de villes sur le territoire francilien.
Morgan Boëdec / Victoires éditions