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Transports - Bornes de recharge de véhicules électriques : le secteur public accélère la cadence

Clôturé par Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, le colloque sur les véhicules électriques organisé le 28 mai par l'Association des maires de France (AMF) a démontré qu'une nouvelle dynamique est en cours dans les collectivités.

Le territoire français dénombre environ 6.000 points de charge pour véhicules électriques. Selon le Livre vert du sénateur Louis Nègre remis sur ce sujet en avril 2011, il en faudra plus de 40.000 dans les plus grandes agglomérations pour satisfaire les besoins. Dans un premier temps, le gouvernement veut tenir la barre "des 8.000 prises de recharge d'ici la fin d'année", a rappelé le 28 mai Arnaud Montebourg. Depuis deux ans, des aides publiques existent pour les grandes agglomérations. Par exemple, Le Havre et Angoulême ont été aidées à déployer des bornes. Mais ce n'est que depuis janvier dernier que de plus petites collectivités peuvent y prétendre, grâce à un nouveau dispositif lancé dans le cadre des Investissements d'avenir. "A condition que leur demande soit portée par le département ou la région dans le cadre d'une démarche groupée. C'est le département ou la région qui répartit ensuite les dotations", a précisé Sophie Carrigou, responsable du programme Véhicule du futur à l'Ademe, lors d'une journée sur les véhicules électriques organisée le 28 mai par l'AMF, en partenariat avec le ministère du Redressement productif. Les projets éligibles doivent afficher des coûts égaux ou supérieurs à 400.000 euros. Leur octroi est sous-tendu par une logique de service public. "Il ne faut pas qu'il y ait une trace de secteur concurrentiel", prévient Philippe Hirtzman, chargé depuis octobre dernier par le gouvernement d'une mission sur les infrastructures de recharge. En clair, sont exclues les infrastructures dont le financement est assuré par une entreprise dans le cadre d'une concession. "Et les bornes doivent être accessibles, et donc sans accès par une barrière devant par exemple", ajoute Sophie Carrigou. Arnaud Montebourg a ainsi précisé que les bornes installées par les grandes surfaces sur leurs parkings, malgré leur usage potentiellement collectif, ne seront pas aidées. A terme, des aides devraient être créées pour les acteurs privés sous concession de service public (sociétés d'autoroute) qui veulent installer des bornes. Côté public, d'autres profils de porteurs de projet sont en outre possibles. En Vendée, un syndicat départemental d'énergie comme le Sydev porte ainsi un projet de déploiement de 350 bornes. Actuellement en pleine phase de concertation avec les communes, il repose sur un schéma qui sera présenté fin juin à l'Ademe et sur un partenariat déjà conclu avec Renault. 

Point de non-retour

Quel appel d'air a suscité cette nouvelle aide ? A en croire l'Ademe, le budget provisionné à 50 millions d'euros est loin d'être épuisé. "Mais une nouvelle dynamique s'amorce et un point de non-retour vient d'être atteint. Nous recensons de notre côté 180 projets, du très gros au plus petit doté d'une seule borne, qui sont en train d'émerger", motive Patrick Corral, directeur du développement d'ERDF. Un exemple a été donné dans le Nord-Pas-de-Calais, où la communauté de communes du pays de Lumbres table sur l'installation de 200 points de charge pour près d'1,1 million d'euros, dont 340.000 euros pris en charge par la région et l'Ademe. Selon la vice-présidente de cette communauté de communes, Dominique Rembotte, "ce principe d'approche groupée et de couple collectivité-région a de grandes chances de fonctionner". D'autres communes de la région, comme Hazebrouck, se sont d'ailleurs lancées. "Nous misons sur 10.000 véhicules électriques et 2.500 points de charge dans la région d'ici à 2015", estime Laurent Candellier, directeur du projet régional Véhicules électriques. Cahier des charges commun (la commune n'a plus qu'à passer l'appel d'offres), mise à disposition dans certains cas d'un technicien pour le déploiement des bornes : la région Nord-Pas-de-Calais met ainsi les bouchées doubles. Philippe Hirtzman rebondit : "Et ce n'est pas la seule ! La Haute-Normandie a été pionnière, le Poitou-Charentes aussi. La Bretagne s'y met plus lentement. Côté départements, l'Indre-et-Loire, le Cher et le Calvados sont moteurs. Et, côté grandes villes, on trouve Paris, le Grand Lyon, le Grand Nice, Bordeaux, Toulouse, Rennes et Marseille Provence Métropole, qui est en train de monter un plan d'équipement. Nous ne sommes plus dans l'incantation, la mayonnaise prend."
 

 

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