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Développement local - Bientôt un premier contrat de réciprocité ville-campagne

Lancés en mars 2015, les contrats de réciprocité ville-campagne doivent permettre une meilleure coopération entre les espaces urbains et ruraux. Deux territoires, Brest métropole et le pays Centre-Ouest Bretagne, sont en passe de signer leur premier contrat. Trois autres groupes de territoires font partie de cette expérimentation qui pourra être élargie à d'autres territoires volontaires fin 2016.

D'ici la fin de l'année 2016, le contrat de réciprocité ville-campagne entre Brest métropole et le pays Centre-Ouest Bretagne (COB) devrait être signé. Aux côtés de la métropole de Lyon et Aurillac, de la métropole de Toulouse et du Massif des Pyrénées, et de la communauté urbaine de Le Creusot et de Montceau-les-Mines et le parc naturel régional (PNR) du Morvan, les deux font partie des territoires choisis par le Commissariat général à l'égalité des territoires (CGET) pour expérimenter ces nouveaux contrats entre des communes et des intercommunalités volontaires. Correspondant à une des 48 mesures lancées lors du comité interministériel aux ruralités (CIR) du 13 mars 2015, ces contrats consistent à mettre en place une coopération entre des espaces ruraux, périurbains et urbains pour favoriser le développement d'interactions. Après cette phase d'expérimentation, une extension du dispositif à d'autres territoires volontaires sera proposée dans le cadre de la clause de revoyure des contrats de plan Etat-région 2015-2020 fin 2016.

Trois thématiques, cinquante représentants territoriaux

Pour Brest, les choses ont déjà bien avancé. L'agence d'urbanisme Adeupa Brest Bretagne a été chargée d'accompagner les territoires dans la démarche, réalisant un premier diagnostic des forces et faiblesses de chacun. Des pistes de coopération ont été identifiées par Brest métropole et le pays COB, aboutissant à un protocole de coopération territoriale dans la perspective d'un contrat de réciprocité, approuvé par les instances de chaque territoire le 14 décembre 2015. "Tout est allé très vite, car il y avait déjà une coopération entre les deux territoires et un consensus réel entre les élus", explique Frédérique Bonnard Le Floch, vice-présidente de Brest métropole en charge des politiques européennes et contractuelles. Des groupes de travail ont été mis en place autour de trois thèmes : le développement économique et l'insertion, la santé, la culture et les services, et l'énergie et l'environnement. "Ces groupes ont réuni cinquante représentants territoriaux, détaille la vice-présidente, et ils ont aussi ressenti le besoin de nouer des rencontres particulières entre organismes, collectivités… Des rendez-vous en face à face entre les différents acteurs pour en savoir plus sur ce que faisaient les uns et les autres. Cela a abouti à un dialogue d'une richesse époustouflante, avec une connaissance et une reconnaissance mutuelle, et l'identification de premiers enjeux de coopération."

Une nouvelle entente territoriale qui perdurera

Parmi les projets qui ont été identifiés dans le cadre de cette coopération : l'organisation via le port de Brest de l'exportation vers la Chine de poudre de lait à Carhaix, la promotion commune des Fêtes maritimes de Brest et du festival des Vieilles Charrues (représentation croisée des événements sur les sites, manifestations faisant le lien entre les deux,…), un partage d'expérience sur la promotion des filières d'alimentation locale via la commande publique et le développement d'une plateforme internet, ou encore l'organisation d'un débouché sur le territoire de Brest métropole pour la filière bois-énergie en cours de structuration dans le pays COB. "Ces projets, dont la plupart existent déjà, sont de nature très variée ; il s'agit de les rendre visibles et de s'engager à les soutenir," détaille Frédérique Bonnard Le Floch, qui précise qu'il "n'y a pas d'argent à la clé", l'idée étant que chaque partenaire donne la priorité à ces projets dans ses propres dispositifs de financement. "Les projets peuvent bénéficier d'une ingénierie supplémentaire, explique la vice-présidente, chaque partenaire s'engageant à faire quelque chose."
La démarche doit aussi s'articuler avec les autres dispositifs en vigueur, comme le fonds de soutien à l'investissement local. "Il y a effectivement une multiplication des sources de financement et une inflation administrative, mais malgré ce niveau de complexité, cela vaut le coup, assure Frédérique Bonnard Le Floch. Cela nous permet d'affirmer un destin commun à travers une nouvelle entente territoriale. Si demain le contrat n'existe plus, l'entente restera."