Logement - Benoist Apparu annonce des mesures pour revaloriser le métier de gardien d'immeuble
Après Fadela Amara en juin dernier, au titre de la politique de la ville (voir notre article ci-contre du 30 juin 2010), c'est au tour de Benoist Apparu de se pencher sur le dossier des gardiens d'immeubles. Le secrétaire d'Etat chargé du Logement s'est en effet rendu à Orléans, le 17 septembre, afin de remettre l'ordre national du Mérite à Mauricette Venzal, gardienne dans une cité HLM du quartier de La Source. Celle-ci devient ainsi la première femme gardienne d'immeuble à recevoir cette distinction, voulue comme un hommage à l'ensemble de la profession. L'enjeu est en effet important. Comptant souvent, avec les associations, parmi les dernières vigies du lien social dans les quartiers difficiles, les gardiens d'immeubles composent une profession vieillissante, qui peine à se renouveler compte tenu de la faible attractivité - voire des risques - du métier et de la concurrence des sociétés de services. Leur nombre est ainsi passé de 75.000 à 50.000 (toutes localisations confondues) en une vingtaine d'années.
Benoist Apparu ne s'est pas contenté d'un hommage symbolique ; il a aussi annoncé un ensemble de mesures pour revaloriser cette profession. Celles-ci reprennent, pour une bonne part, les propositions du rapport Pelletier sur la revalorisation des gardiens d'immeubles, remis à l'automne 2008 (voir notre article ci-contre du 7 novembre 2008). L'objectif général des cinq mesures annoncées par le secrétaire d'Etat au Logement est "d'améliorer les conditions de rémunération des gardiens grâce au développement des services aux locataires". Elles seront expérimentées dès 2011 dans le cadre d'une convention passée entre le ministère et un certain nombre d'organismes HLM.
La première mesure est la plus surprenante, puisqu'elle consiste à officialiser - tout en le régularisant - le travail au noir effectué par nombre de gardiens d'immeubles pour le compte de locataires (travaux de plomberie, peinture, repassage...). La légalisation de ces pratiques passera par la possibilité donnée aux locataires de régler ces petits travaux au moyen du chèque emploi service universel (Cesu). La revalorisation de la profession passe aussi par la formation. Les gardiens d'immeubles pourront ainsi bénéficier de formations professionnelles - financées par leurs employeurs et les organismes paritaires - sur des sujets en rapport avec leur activité : médiation et gestion des conflits, tri sélectif, fonctionnement des détecteurs de fumée... Deux autres mesures correspondent à des avantages consentis aux gardiens d'immeubles. D'une part, ces derniers seront désormais prioritaires - au même titre que les autres locataires de l'OPH - pour acquérir un logement mis en vente par l'office, lorsque l'occupant n'est pas intéressé par l'achat. D'autre part, les gardiens pourront bénéficier de l'eco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) et des aides de l'Agence nationale de l'habitat pour la rénovation de leur loge, du moins dès lors que les travaux aboutissent à des économies d'énergie. En plus de ces mesures, Benoist Apparu a annoncé le lancement, pour la fin de l'année ou le début de 2011, d'"une campagne nationale de communication à destination des locataires et, notamment, des copropriétaires, concernant l'importance, le rôle et les fonctions du gardien".
Jean-Noël Escudié / PCA