PLF 2015 / Emploi - Au Sénat, les maisons de l'emploi obtiennent une réserve de 10 millions d'euros
Au cours des discussions autour du projet de loi de finances pour 2015 au Sénat, le ministre du Travail, François Rebsamen, a accepté une réserve de 10 millions d'euros s'ajoutant au budget des maisons de l'emploi. Ce dernier reste fixé à 26 millions d'euros, soit le niveau de l'an dernier. Mais suite à un amendement déposé par Jean-Pierre Godefroy, sénateur PS de la Manche, et finalement retiré, le ministre a en effet donné la possibilité à ces structures de bénéficier des crédits inscrits au titre de l'accompagnement des mutations économiques, à hauteur de 10 millions d'euros. "Je suggère donc de maintenir le budget tel qu'il est, et de vous donner l'assurance que les maisons de l'emploi auront un droit de tirage sur les crédits destinés à l'accompagnement des mutations, dès lors qu'elles en auraient besoin pour financer un projet apportant une véritable plus-value aux différents acteurs de leur territoire", a ainsi signalé François Rebsamen lors des débats du 28 novembre 2014.
Autre proposition du ministre : mettre en place une mission d'inspection pour évaluer précisément l'action des maisons de l'emploi. "Nous pourrions y voir plus clair, car, si certaines maisons de l'emploi fonctionnent incontestablement de manière satisfaisante - j'en connais ! -, d'autres sont déficientes et nombre d'entre elles ont même disparu", a ainsi signalé François Rebsamen.
D'après Alliance Villes Emploi (AVE), les maisons de l'emploi seront au nombre de 164 en 2015, avec la fermeture de dix-sept d'entre elles en 2014 : sept fermetures ont déjà eu lieu et dix sont à venir d'ici la fin de l'année (en Rhône-Alpes, Aquitaine, Basse-Normandie, Provence-Alpes-Côte d'Azur notamment). "Pour ces dix dernières, cela m'inquiète davantage, car ce sont des maisons de l'emploi qui marchent bien ; il s'agit plus d'un découragement des élus ou d'élus qui arrivent et qui ne sont pas au fait des politiques de l'emploi", explique à Localtis Marie-Pierre Establie d'Argencé, déléguée générale d'AVE. Après cet écrémage, il restera encore quelques cas de maisons de l'emploi qui ne seront pas tout à fait dans l'axe du nouveau cahier des charges, "mais dans 99% des cas c'est un excellent dispositif qu'il faut développer ; tout le monde le réclame", assure Marie-Pierre Establie d'Argencé. Des réflexions ont aussi lieu sur l'intégration de certaines maisons de l'emploi dans les agences de développement économique, ou encore sur la fusion de plusieurs maisons de l'emploi. "Regrouper les forces, ce n'est pas incohérent", estime la déléguée générale, qui travaille avec la délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle (DGEFP) à l'élaboration du nouveau cahier des charges puisque l'actuel arrive à échéance à la fin de l'année. "Nous souhaitons y apporter quelques précisions, notamment sur les freins à l'emploi et la lutte contre les discriminations, et la question de l'orientation, avec les nouvelles missions de la région, détaille Marie-Pierre Establie d'Argencé, mais il s'agit d'un nettoyage à la marge."
Emilie Zapalski
Le travail des facilitateurs des clauses sociales
Depuis 2007, Alliance Villes Emploi (AVE) met en place des facilitateurs qui permettent, sur leur territoire, de développer les clauses sociales dans les marchés publics. Ils sont 330, d'après un document d'AVE publié le 28 novembre 2014, lors de la Journée nationale des maisons de l'emploi et des plans locaux pluriannuels pour l'insertion et l'emploi (Plie). Ils ont permis de réaliser 7,7 millions d'heures d'insertion, soit une augmentation de 32% par rapport à 2013. Ces heures correspondent à 29.441 contrats de travail, un chiffre en augmentation de 26% et à 19.3999 participants. Les principaux donneurs d'ordre sont les communes et les établissements publics de coopération intercommunale (44% des heures d'insertion), les bailleurs sociaux (24%), l'Etat (4%), et les régions et départements (3% chacun). Les résultats sont encourageants : 72% des participants sont en emploi six mois après leur entrée dans le dispositif, 66% après douze mois et 64% après dix-huit mois.
E.Z.