Emploi - AVE de nouveau en croisade pour défendre les maisons de l'emploi
"L'avenant ne tombe pas au bon moment." Marie-Pierre Establie d'Argencé, déléguée générale d'Alliance Villes Emploi (AVE) aurait préféré que les modifications apportées au cahier des charges des maisons de l'emploi, à travers l'avenant publié le 28 décembre 2013 (voir notre article ci-contre du 7 janvier 2014), arrivent plus tard, à l'échéance du cahier des charges de ces structures fin 2014 et après une évaluation en bonne et due forme.
L'avenant réunit en deux axes (le développement de l'anticipation des mutations économiques et le développement local de l'emploi) les priorités des maisons de l'emploi, contre quatre auparavant, tout en signalant que les collectivités territoriales pourront continuer à financer les autres actions. Marie-Pierre Establie d'Argencé regrette notamment la suppression de l'axe 4, qui concerne la réduction des obstacles culturels ou sociaux à l'accès à l'emploi, "pour lequel les maisons de l'emploi avaient développé un véritable savoir-faire".
L'avenant réduit aussi le pourcentage de financement de l'Etat, de 70 à 60% du budget de fonctionnement des structures, avec une dérogation à 70% pour les maisons de l'emploi qui se regroupent. "Nous avions demandé qu'une dérogation puisse aussi être accordée aux maisons de l'emploi des zones rurales, mais cela n'a pas été retenu", détaille la responsable.
Globalement, le budget des maisons de l'emploi a du plomb dans l'aile, atteignant 26 millions d'euros en 2014, plus 10 millions destinés aux projets relatifs à la gestion prévisionnelle de l'emploi et des compétences, contre 54 millions d'euros en 2013. Mais AVE ne compte pas baisser les bras. Un courrier cosigné par l'Association des maires de France (AMF) et l'Assemblée des communautés de France (ADCF) a été transmis au président de la République pour qu'il prenne position sur la baisse des crédits des maisons de l'emploi et la réorientation de leurs missions. "Il faut trouver une solution, on ne peut pas en rester là !", affirme Marie-Pierre Establie d'Argencé, qui reste toujours optimiste.