Au 1er janvier 2019, la France comptait 36,6 millions de logements... dont 8% vacants
82% de résidences principales, 10% de résidences secondaires ou logements occasionnels et 8% de logements vacants. 56% d'habitat individuel. 58% de propriétaires. Voici quelques chiffres extraits de la dernière enquête logement de l'Insee, qui trace un certain nombre d'évolutions intéressantes.
En décembre, le Commissariat général au développement durable (CGDD) publiait les chiffres du parc locatif social au 1er janvier 2019 (voir notre article ci-dessous du 13 décembre 2019). Ce fut ensuite au tour de l'Insee de présenter, dans une approche plus large, les chiffres de l'ensemble du parc de logements à la même date. Au 1er janvier 2019, la France comptait ainsi 36,61 millions de logements. Un chiffre en hausse de 0,8% par rapport à l'année précédente, mais de près de 50% (47,85%) par rapport à 1984, soit 11 millions de logements supplémentaires en 35 ans. La progression enregistrée en 2018 est légèrement inférieure à la moyenne annuelle des 35 dernières années, qui se situe à 1,1%. Ce chiffre recouvre une différence marquée entre la métropole (+1,1% sur la période) et les départements d'outre-mer hors Mayotte (+2,5%).
Trois millions de logements vacants, dont 60% dans les zones rurales ou les petites unités urbaines
Au-delà du chiffre d'ensemble, l'Insee livre aussi de nombreuses informations sur la composition du parc. Celui-ci compte ainsi 82% de résidences principales, 10% de résidences secondaires ou logements occasionnels et 8% de logements vacants. Même si une partie de ces derniers correspond à des vacances temporaires dues à la rotation du parc, ce taux représente tout de même 2,9 millions de logements. Environ 60% de ces logements vacants sont concentrés dans les communes rurales ou dans les petites unités urbaines. En outre, depuis 1984, les logements vacants ont progressé en moyenne plus rapidement (+1,3%) que l'ensemble du parc (+1,1%). Une situation "terrible" expliquait, en juin 2018, Julien Denormandie, le ministre de la Ville et du Logement, qui "pourrit le secteur du logement aujourd'hui"... (voir notre article ci-dessous du 28 juin 2018).
Autre enseignement de l'étude : depuis une dizaine d'années, le nombre de résidences principales croît à un rythme un peu moins élevé (+0,9% par an en moyenne) que l’ensemble du parc, réduisant ainsi sa part dans ce dernier. La tendance était inverse entre le début des années 1990 et le milieu des années 2000. En revanche, les logements vacants progressent nettement plus vite que le parc depuis le milieu des années 2000 : +2,8% en moyenne annuelle entre 2004 et 2009, +3,7% en 2009-2014 et +2,4% en 2014-2019. Des écarts qui interrogent forcément la nature de la crise du logement. Cette hausse des logements vacants, qui concerne à la fois le collectif et l'individuel, s'observe dans toutes les unités urbaines, mais moins à Paris.
La part des propriétaires ne progresse plus
En termes de typologie, l'habitat individuel continue de dominer avec 56% du total. Mais sa part tend à reculer légèrement car, depuis 2013, les logements collectifs achevés dans l'année progressent plus rapidement que les logements individuels. Autre phénomène observé par l'Insee : la concentration croissante des logements dans les unités urbaines hors Paris. Le nombre de logements s'y accroît, en moyenne, de 1,3% par an depuis 1984, contre 1,1% pour l'ensemble des résidences principales. Toutefois, 16% de ces dernières se situent toujours dans l'aire urbaine de Paris et 21% dans les communes rurales. En revanche – et sans surprise –, résidences secondaires et logements occasionnels se situent plus souvent dans une commune rurale ou une petite unité urbaine de moins de 100.000 habitants : près de quatre sur cinq contre seulement la moitié pour les résidences principales. La part des communes rurales diminue toutefois depuis 35 ans (39% des résidences secondaires en 2019 contre 51% en 1984), tandis que celle des petites unités urbaines s'accroît avec l'urbanisation (de 32% à 39% sur la même période).
En termes de statut d'occupation, la part des propriétaires stagne depuis le début de la décennie à 58% (38% de propriétaires sans charge de remboursement et 20% d'accédants à la propriété), alors qu'elle avait gagné six points depuis 1984. Avec le vieillissement de la population, la part des propriétaires sans charge de remboursement s'est fortement accrue depuis 35 ans, passant de 28 à 38%. La part des locataires (40%) est restée inchangée depuis 1984, ce qui, face à la progression de la part des propriétaires, s'explique par le fort recul de la part des ménages logés gratuitement (passée de 7,9% à 2,4% sur la période).