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Culture - Angers, Nantes et Rennes rapprochent leurs opéras

Après plusieurs semaines de négociation et une étude sur l'opportunité et la faisabilité de différentes hypothèses de rapprochement, les villes d'Angers, Nantes et Rennes ont décidé de rapprocher leurs deux opéras - Angers-Nantes Opéra (ANO) d'un côté et Opéra de Rennes de l'autre -, "afin de favoriser les conditions d'une production et diffusion lyriques de qualité sur leur territoire". Face aux coûts de production et de fonctionnement de l'art lyrique, ce rapprochement est aussi un moyen de mutualiser des spectacles et des dépenses.

"Oeuvrer à la dynamique et à l'accessibilité de l'art lyrique"

Il s'agit d'"insuffler une nouvelle dynamique, exemplaire à l'échelle nationale, en faveur d'une politique lyrique plus concertée, développer et diversifier les publics de l'art lyrique et préserver une proposition lyrique de haut niveau dans le Grand Ouest sur la base d'un nouveau modèle économique, et fonder, par là, un même socle pour une ambition partagée sur un grand territoire interrégional", selon un communiqué commun publié par les trois villes. Ce rapprochement s'appuie sur des collaborations antérieures et des complémentarités entre les deux établissements lyriques.
Pour Christophe Béchu, Johanna Rolland et Nathalie Appéré, les maires de ces trois villes, "le rapprochement entre Angers-Nantes Opéra (ANO) et l'Opéra de Rennes constitue une excellente nouvelle pour la culture dans le Grand Ouest. Il marque notre ambition commune d'œuvrer au dynamisme et à l'accessibilité de l'art lyrique, dans un esprit de coopération au service du territoire et de ses habitants".

Un espace permanent de coopération, mais des identités préservées

Ce nouveau partenariat va s'appuyer sur l'institution d'un "espace permanent de coopération et de partenariat artistique". Plusieurs modalités concrètes sont d'ores et déjà prévues : une élaboration conjointe de la saison et des productions lyriques par les responsables des deux opéras, l'engagement d'une réflexion commune sur l'action culturelle et la communication des deux maisons, ou encore l'élaboration d'une "stratégie de diffusion régionale accentuée" des productions lyriques, avec des moyens dédiés.
En revanche, et contrairement à certaines craintes initiales, l'indépendance et l'identité de chaque établissement seront préservées, notamment en matière de programmation de concerts, de résidences d'ensembles et d'artistes, de partenariats artistiques et culturels ou d'éducation artistique et culturelle (EAC).
Pour les aspects communs aux deux opéras, la partenariat prévoit "une structuration commune pour porter collectivement et dans la durée cette communauté de projet". Ceci passera notamment par la création d'une association, qui aurait pour objet le pilotage du projet lyrique, dont la mise en œuvre et la gestion concrète seraient déléguées au Syndicat mixte Angers-Nantes Opéra (Smano) d'un côté, et à l'Opéra de Rennes de l'autre. La création de cette association devrait intervenir "au printemps 2018".

Vers un label national pour Angers-Nantes Opéra ?

Les trois collectivités attendent plusieurs bénéfices de ce rapprochement : la "consolidation exemplaire" d'un projet lyrique de haute qualité artistique, interrégional et tourné vers les publics, le maintien d'un niveau élevé de budgets de productions sur les deux territoires, l'allongement des durées de diffusion, ainsi que l'ouverture des deux opéras à une programmation plus diversifiée.
Ce rapprochement pourrait aussi ouvrir à Angers-Nantes Opéra la possibilité de décrocher le label d'opéra national en région, détenu jusqu'à présent par cinq établissements seulement : Opéra national de Lyon, Opéra national du Rhin (Strasbourg, Mulhouse et Colmar), Opéra national de Bordeaux, Opéra national de Montpellier et Opéra national de Lorraine (Nancy).