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Culture - Malgré les annulations, les festivals de musique restent un élément fort d'animation des territoires

A l'occasion du Printemps de Bourges, trois institutions publient une carte et un baromètre des festivals de France en 2014. Malgré des budgets de plus en plus contraints, 1.615 festivals se sont déroulés l'année dernière, contribuant au rayonnement de leurs territoires d'accueil. L'Ile-de-France se classe au premier rang pour les musiques amplifiées ou électroniques et pour le jazz, blues et musiques improvisées. Les Pays de la Loire sont quant à eux les premiers pour les festivals de "musiques actuelles sans distinction" et Rhône-Alpes pour les musiques traditionnelles et du monde et la chanson.

II y a quelques semaines, un site mis en ligne par une médiatrice culturelle révélait l'ampleur des suppressions de festivals ou de lieux culturels résultant - pour la plupart - des restrictions budgétaires de l'Etat ou des collectivités (voir notre article ci-contre du 19 mars 2015). Sans que cela constitue directement une réponse, le CNV (Centre national de la chanson, des variétés et du jazz), l'Irma (centre d'information et de ressources pour les musiques actuelles) et la Sacem publient, à l'occasion du Printemps de Bourges, une carte et un baromètre des festivals de France en 2014.

Plus de 1.600 festivals de musiques actuelles en 2014

Ce document apporte de nombreux enseignements, qui témoignent - malgré les difficultés financières récentes - de l'apport de ces manifestations au développement et au rayonnement des territoires. L'étude dénombre ainsi 1.615 festivals en 2014. Ce dénombrement correspond aux manifestations déclarées au CNV, répertoriées par l'Irma ou ayant donné lieu à perception de droits d'auteur par la Sacem, ce qui cantonne le recensement aux musiques actuelles et exclut d'autres festivals comme ceux de musique classique, d'opéra, de théâtre ou de danse.
Sous cette réserve, le deux tiers des festivals recensés concernent le jazz, le blues et les musiques amplifiées ou électroniques. La répartition spatiale de ces manifestations témoigne d'une certaine spécialisation régionale. Ainsi, l'Ile-de-France arrive au premier rang pour les musiques amplifiées ou électroniques et pour le jazz, blues et musiques improvisées. Mais elle se classe au second rang pour les "musiques actuelles sans distinction" (derrière Pays de la Loire) et au troisième rang pour les musiques traditionnelles et du monde (derrière Rhône-Alpes et Paca - ex-aequo - et Bretagne), ainsi que pour la chanson (derrière Rhône-Alpes et Midi-Pyrénées et Paca, ex-æquo).
Hors Ile-de-France, les festivals se concentrent plutôt dans la moitié sud de la France, ainsi que sur l'Atlantique. L'étude se livre au passage à un petit exercice d'anticipation sur 2016, avec la France à treize régions.

Le festival pousse en juillet, sous un climat ensoleillé

En termes de saisonnalité, l'été concentre 52% des festivals (dont 26% pour le seul mois de juillet), suivi par le printemps (26%), l'automne (17%) et l'hiver (4%). L'étude relève que "les festivals sont un phénomène saisonnier, et plus particulièrement dans les zones touristiques". Ce n'est donc pas un hasard si cinq régions touristiques - Paca (18%), Rhône-Alpes (12%), Aquitaine (9%), Languedoc-Roussillon (8%) et Bretagne (7%) - concentrent 54% des festivals.
En termes de durée, plus de la moitié des festivals (52%) durent de un à trois jours, 41% de quatre à trente jours et 8% plus de trente jours. Signe de la vitalité - mais aussi de la fragilité - du secteur : 48% des festivals ont moins de dix ans d'âge, seuls 7% affichant plus de trente ans. Dans le même esprit, l'étude semble confirmer les signes d'inquiétudes évoqués plus haut : en 2013, 29 festivals de musique ont disparu pour 86 créées, mais, en 2014, ces chiffres sont de 51 disparitions pour 44 créations.
Sur un plan économique, les festivals ont représenté, en 2014, 27% de la fréquentation et 22% de la billetterie des spectacles musicaux. Ils ont généré 13,9 millions d'euros de droits d'auteurs perçus par la Sacem, soit 19% des droits collectés dans le spectacle vivant.