Tice - Angers dote toutes ses écoles de tablettes numériques
Les écoles élémentaires deviennent ludiques à Angers. En décidant, en décembre 2011, d'équiper progressivement les établissements scolaires d'un millier de tablettes numériques, la ville a fait évoluer profondément l'univers pédagogique des enseignants et l'environnement des élèves. En effet, écrire, compter, lire, consulter des vidéo sur ces petits terminaux est précisément devenu un jeu d'enfant. Et les enseignants comme les élèves plébiscitent ce nouvel outil. "La tablette tactile offre en format réduit, des applications précieuses. La lecture de textes sur écran, l'apprentissage de langues étrangères avec un casque", constate Luc Belot, adjoint à l'éducation et à l'informatique. "L'idée de pouvoir traiter du son, de l'image, fait naître de nouvelles possibilités pour l'enseignant. Nous apportons directement l'informatique en classe avec une utilisation plus soutenue et facile", ajoute-t-il.
Des classes mobiles plus autonomes et faciles à entretenir
La ville d'Angers avait déjà remplacé ses salles informatiques par des chariots équipés d'ordinateurs ultraportables, afin de porter le numérique dans les classes. Aujourd'hui, elle fait évoluer le concept de classe mobile en remplaçant les ordinateurs portables par des tablettes, plus autonomes en énergie, faciles à entretenir et surtout bien plus ergonomiques. La configuration standard du chariot doit permettre à une classe de fonctionner de manière autonome, le temps d'un cours ou d'un travail spécifique. Il se compose en effet de 15 tablettes, d'une imprimante et d'une borne wifi. Chacune des 34 écoles primaires d'Angers disposera bientôt de un à trois chariots, selon sa taille.
Un effort d'investissement de 690.000 euros
Les enseignants et les élèves se sont familiarisés avec ce nouvel outil pendant quelques mois, dans le cadre d'une première phase de déploiement de 435 tablettes. L'évaluation a surtout mis en évidence la motivation des élèves à travailler seuls ou en binômes. Restait à confirmer que la tablette offrait un potentiel équivalent à celui de l'ordinateur portable. "On peut faire non seulement la même chose mais beaucoup plus, beaucoup plus vite, avec une prise en main rapide, sans craindre les virus ou les problèmes techniques", confirme Ivan Martineau directeur d'école primaire et enseignant de CM2. La seconde vague d'équipement, lancée il y a quelques semaines, va doubler le nombre des supports, et ainsi étendre le nombre des élèves bénéficiant du numérique. L'effort d'investissement s'élève à 690.000 euros.
Des moyens pour faire évoluer la pédagogie
Au-delà de l'équipement, le principal défi reste celui de la pédagogie. L'arrivée des tablettes transforme progressivement les modèles d'enseignement, facilite les apprentissages individualisés. Pour cela, les tablettes ont été dotées d'une trentaine d'applications allant du traitement de texte au tableur en passant par la vidéo, la photo, la lecture de livres ou encore l'apprentissage des langues étrangères. Le choix a été effectué en partenariat avec l'inspection académique en prenant soin aussi de laisser une part d'autonomie à l'élève qui dispose d'un espace de sauvegarde sécurisé. L'Education nationale a par ailleurs pris en charge la formation d'une quarantaine d'enseignants chargés ensuite eux-mêmes de l'initiation de leurs collègues. Dispositif complété par la municipalité qui a organisé de son côté, trois journées d'initiation à la manipulation des tablettes.
L'école publique est la première bénéficiaire. Mais il n'y aura pas de guerre scolaire sur fond de numérique. Dans le cadre de leur contrat d'association avec la ville, les écoles privées vont recevoir une dotation financière leur permettant de s'équiper avec le matériel de leur choix. Ainsi elles pourront profiter si elles le souhaitent de l'expérience déjà acquise par l'école publique. Le dessein de la ville est de faire de cet outil un équipement "qui s'utilise sur le long terme". Son évolutivité, ses faibles coûts de maintenance et son usage naturel et intuitif s'y prêtent tout particulièrement.