Entreprises - 74% des patrons de PME jugent difficile l'accès aux marchés publics
Les PME vont un peu mieux. C'est le constat réalisé par Jean-François Roubaud, président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) le 10 mai 2011 à l'occasion de la présentation de la neuvième édition de Planète PME, le congrès des patrons de PME. Une enquête de l'Ifop réalisée entre le 21 et le 28 avril 2011 auprès de 400 dirigeants de PME en témoigne : 20% des chefs d'entreprises déclarent leur activité en croissance (contre 19% en 2010 et 12% en 2009). 44% estiment que le niveau d'activité de leur entreprise s'est maintenu. Seuls 31% considèrent que leur activité est en baisse, sans que cela ne mette en péril leur entreprise. Le pourcentage d'entreprises menacées est d'ailleurs en baisse : 14% en 2009, 6% en 2010 et 5% en 2011. "Nous sommes toujours, en convalescence mais une bonne partie des entreprises voient leur activité reprendre", s'est félicité le patron de la CGPME. Cela dit, des freins au développement de ces PME persistent. Et l'étude de l'Ifop les a largement mis en avant. Première difficulté : la préférence faite aux grandes entreprises dans l'accès aux marchés publics. 83% des dirigeants interrogés estiment ainsi que les pouvoirs publics ont tendance à privilégier les grands groupes dans le cadre des appels d'offre, et seulement 8% les PME. Au total, ils sont 74% à considérer difficile d'accéder aux marchés publics en France. "C'est un sentiment unanimement partagé", a souligné Frédéric Dabi, directeur du département Opinion de l'Ifop lors de la présentation de l'étude. Autre problème pour les PME : l'accès aux nouveaux marchés en France et à l'étranger. 82% des chefs d'entreprise considèrent qu'il est difficile de mener une réelle démarche de prospection à l'international.
Les guichets uniques à l'export
Les seuls dispositifs capables selon eux de les soutenir dans leurs initiatives d'exportation sont la création dans chaque région d'un guichet unique pour centraliser et faciliter les démarches d'exportation (63%) et les dispositifs d'aides publiques qui couvrent les entreprises contre le risque de défaillance des clients étrangers (62%). Sur le premier point, les choses s'organisent, à l'initiative de Pierre Lellouche, secrétaire d'Etat au Commerce d'extérieur. Des expérimentations sont en cours dans trois régions, dont l'Auvergne, à l'image de l'espace créé en région Nord-Pas-de-Calais, qui réunit l'ensemble des structures concernées (Coface, Oséo, Ubifrance, Etat, conseil régional, CCI...). Une structure qui permet d'orienter les entreprises qui souhaitent exporter vers les bons interlocuteurs. Autre enseignement de l'étude : la difficulté des chefs d'entreprises (7 sur 10) à gérer la relation avec les grands donneurs d'ordre (sous-traitance, délai de paiement du donneur d'ordre...). L'étude met aussi en avant les freins d'ordre politique ou culturel au développement des PME en France. Pour 77% des chefs d'entreprise interrogés, les pouvoirs publics ne mettent pas en place une politique favorisant le développement de la culture d'entreprise. Ils considèrent aussi à 77% que les pouvoirs publics ne créent pas un environnement législatif et réglementaire stable pour favoriser un développement harmonieux des PME. Les avis changeront peut-être avec les mesures annoncées par Frédéric Lefebvre pour simplifier la vie des PME, comme la mise en place d'un coffre-fort électronique permettant aux entreprises de déclarer une seule fois leurs données ou la simplification du bulletin de paie. Mais ces mesures prendront du temps et de l'avis de Jean-François Roubaud, l'urgence aujourd'hui est "de ne pas prendre de mesure !" Pour le président de la CGPME, les PME attendent surtout la pérennisation des dispositifs existants…