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Emploi - 735.000 à 830.000 postes à pourvoir chaque année d'ici 2022

D'ici 2022, entre 735.000 et 830.000 postes seront à pourvoir chaque année, d'après le rapport de France Stratégie et de la Dares (ministère du Travail) publié le 28 avril. La répartition de ces emplois devrait se faire de manière inégale sur les territoires, avec des perspectives plus favorables dans l'Ouest et le Sud que dans le Nord et l'Est.

D'ici 2022, entre 735.000 et 830.000 postes seront à pourvoir chaque année. C'est ce qu'indique le rapport de France Stratégie et de la Dares (ministère du Travail) dans un rapport, "Les métiers en 2022", présenté le 28 avril 2015. Au total, "80% des postes à pourvoir découlent des départs en fin de carrière", a précisé Françoise Bouygard, directrice de la Dares, soit environ 620.000 départs en retraite en moyenne chaque année, contre 115.000 à 212.000 créations nettes d'emploi par an, selon les scénarios.
Parmi les métiers pour lesquels les besoins seront les plus importants : ceux des services aux particuliers et aux collectivités, comme notamment les métiers d'aide à domicile (313.000 créations d'emploi, 866.000 départs en fin de carrière), ceux de la santé (sauf les médecins), de l'action sociale, culturelle et sportive (303.000 créations d'emplois d'ici 2022 et près de 549.000 départs en fin de carrière), ceux du commerce, notamment vendeurs, attachés commerciaux et cadres (276.000 créations d'emplois, 551.000 départs en fin de carrière), ceux de l'hôtellerie, la restauration et l'alimentation (375.000 postes à pourvoir) ou encore de l'informatique (191.000 postes à pourvoir).
D'après Jean Pisani-Ferry, commissaire général de France Stratégie, "ce marché du travail offre des perspectives aux jeunes, c'est un point positif, un message assez fort". En effet, les perspectives d'emploi devraient être plus favorables aux jeunes débutants qu'aux autres actifs, "en raison de la part significative des jeunes diplômés dans les métiers les plus dynamiques (informatique, communication, information, arts et spectacles, hôtellerie-restauration, etc.)," détaille le rapport. Un phénomène moins vrai pour les jeunes décrocheurs, pour lesquels le marché du travail va être difficile. Les projections d'emploi devraient aussi être défavorables aux métiers au sein desquels les seniors sont actuellement les plus nombreux. "On va avoir 1,5 million de personnes de plus de 55 ans en plus sur le marché du travail, a souligné Jean Pisani-Ferry, il va falloir aider à l'acquisition de compétences, et à la reconversion."

Une répartition inégale de l'emploi dans les territoires

Autres enseignements du rapport : une hausse de la qualification et la poursuite de la tertiarisation des emplois, avec le développement notamment des professions de santé et de services à la personne. En revanche, la polarisation vers les emplois qualifiés est relative. "On ne voit pas ce phénomène de façon très accentué en France, alors qu'aux Etats-Unis, on voit une très forte polarisation depuis deux décennies", a affirmé Jean Pisani-Ferry. Les créations d'emplois dans les métiers d'aide à la personne et des services (employés de l'hôtellerie-restauration, agents de gardiennage et de sécurité) compensent les destructions d'emplois d'ouvriers peu qualifiés.
Le rapport met également en avant la répartition inégale de l'emploi sur les territoires. "Les perspectives d'emploi apparaissent plus favorables pour les territoires de l'Ouest et du Sud, et plus défavorables pour ceux du Nord et de l'Est", signale sans surprise le rapport. Ce sont en effet les zones structurées par l'économie présentielle (tourisme, retraités), ou par les fonctions métropolitaines, qui apparaissent les mieux placées en matière d'emploi. Et les métiers à fort potentiel de création d'emplois sont plus souvent présents dans les grandes métropoles (plus de 500.000 habitants). A l'inverse, les métiers les plus fragiles se retrouvent dans les territoires les plus fragiles, comme les territoires ruraux ou les villes petites et moyennes (moins de 100.000 habitants). "Si le mouvement de métropolisation se poursuit, les grandes aires urbaines devraient capter l'essentiel des créations d'emplois, précise le rapport. Un des enjeux est donc de savoir si cette dynamique pourrait concerner davantage les territoires avoisinant les grandes aires urbaines ou en réseau avec elles."

Emilie Zapalski

Développer l'apprentissage dans les métiers actuellement peu concernés
D'après le rapport de France Stratégie et de la Dares, pour atteindre l'objectif fixé par le gouvernement en matière d'apprentissage, soit 500.000 apprentis d'ici à 2017, il faudrait augmenter la proportion d'apprentis dans des métiers, nombreux, où leur présence est actuellement faible. Parmi les métiers où l'apprentissage pourrait quasiment doubler pour contribuer à un peu plus de 40% de l'augmentation du nombre d'apprentis : les techniciens et ingénieurs de l'informatique, les ingénieurs et cadres de l'industrie, les professionnels des arts et spectacles et les professionnels de la communication et de l'information, mais aussi les métiers industriels, du BTP et du tertiaire (conducteurs d'engins du BTP, techniciens des industries légères, techniciens et cadres administratifs, aides soignants, et professionnels de l'action sociale) et, dans une moindre mesure, les agents d'entretien, les agents d'exploitation des transports, les conducteurs de véhicules, les agents de sécurité et les aides à domicile. E.Z.