Emploi - 100.000 contrats aidés supplémentaires pour 2015
Le ministre du Travail, François Rebsamen, a annoncé, le 1er juin 2015, un lot complémentaire de 100.000 contrats aidés pour l'année 2015, alors que le chômage a enregistré une forte hausse au mois d'avril. Selon les chiffres de la Dares, publiés le même jour, 26.000 chômeurs de catégorie A, c'est-à-dire sans aucune activité, ont été enregistrées pour ce mois, soit une hausse de 0,7% par rapport à avril 2014. La hausse est plus marquée encore pour les jeunes : + 0,8%. Au total, on compte 3,5 millions de chômeurs en France métropolitaine. Le nombre de demandeurs d'emploi en activité réduite (catégories B et C) est lui aussi en augmentation (+ 1,9%). Il s'établit à 1,8 million sur un mois.
Et la croissance économique enregistrée (+ 0,6% pour le PIB au premier trimestre) est encore trop faible pour stimuler le marché du travail et inverser la courbe du chômage. Le ministre estime qu'il faut plusieurs mois avant que la reprise de l'activité ne se traduise en embauches.
"Près de 450.000 demandeurs d'emploi éloignés du marché du travail bénéficient de contrats aidés et plus de 120.000 demandeurs d'emploi supplémentaires ont accédé à une formation depuis le début de l'année", précise François Rebsamen dans son communiqué du 1er juin, cette politique sera intensifiée d'abord avec un renfort de 100.000 contrats aidés supplémentaires par rapport à la loi de finances initiale, ensuite avec 60.000 demandeurs d'emploi supplémentaires en formation selon l'engagement pris avec les présidents de conseils régionaux."
Ces contrats viennent en effet s'ajouter aux 445.000 contrats aidés prévus dans le budget 2015. En revanche, le ministre n'a pas précisé le mode de financement de ce programme supplémentaire. Utilisation de la réserve de précaution ou moyens supplémentaires dans le cadre d'un projet de loi de finances rectificative ? Le détail n'est pas encore communiqué.
Pour la Cour des comptes, l'utilisation des contrats aidés pour favoriser l'emploi n'est pas forcément un bon calcul. Dans un rapport de 2013, la Cour critiquait leur manque d'efficacité, estimant que moins de la moitié de ces contrats conduisaient à une insertion professionnelle, et qu'ils pouvaient être parfois contre-productifs, en réduisant les chances des bénéficiaires d'occuper ultérieurement un contrat à durée indéterminée…
Au-delà de ces contrats, le ministre espère lever les freins au recrutement et développer l'emploi dans les TPE et les PME, où réside un fort potentiel. Un Conseil des ministres restreint doit être organisé sur le sujet le 9 juin, à l'issue d'échanges qui sont menés actuellement avec les partenaires sociaux.