Emploi - 170 millions euros pour accélérer la mise en oeuvre des contrats aidés
Le gouvernement envisage de débloquer une enveloppe de 170 millions euros pour accélérer la mise en œuvre des contrats aidés déjà budgétés pour 2015, a annoncé le quotidien Les Echos, dans son édition de jeudi. Cette enveloppe ferait partie des 940 millions d'euros de dépenses nouvelles non budgétées en 2015 évoqués par le ministre des Finances dimanche dernier, et dont une grande partie doit servir à nourrir l'effort de lutte contre le terrorisme, dont l'opération Sentinelle de l'armée qui coûte un million d'euros par jour. Ces dépenses nouvelles devront être compensées par des économies dans les autres postes budgétaires.
Avec cette rallonge, le gouvernement n'envisage pas de créer de nouveaux contrats aidés en plus des 445.000 déjà programmés pour l'année mais d'accélérer le calendrier alors que de nombreux contrats de la précédente programmation arrivent à terme :"les consignes adressées aux préfets les enjoignent ainsi d'en lancer plus de la moitié d'ici à la fin du premier semestre", précise le quotidien. Ce qui implique un financement sur une durée plus longue qu'il n'était prévu, d'où ce surcoût de 170 millions d'euros. Cet effort s'additionne au financement de 45.000 emplois aidés supplémentaires ajoutés par amendement socialiste au budget 2015 pour un coût de 175 millions euros.
L'annonce de cette accélération des contrats aidés est intervenue au moment même où les chiffres de l'Insee indiquaient que le chômage est repassé à 10% au quatrième trimestre 2014. Une déconvenue pour le gouvernement alors que François Hollande a lié sa candidature en 2017 à la baisse du chômage. "Je prendrai toutes les mesures économiques, industrielles, sociales pour qu'il n'y ait pas de fatalité", avait-t-il déclaré lors de sa cinquième conférence de presse début février au cours de laquelle il avait présenté sa réforme du service civique, l'objectif étant de passer de 40.000 jeunes aujourd'hui à 170.000 en 2017. Mais comme les contrats aidés, le service civique se voit soupçonné de servir d'amortisseur. Pour le collectif Génération précaire, les volontaires en service civique sont "autant de jeunes qui sont cachés des chiffres du chômage alors même qu'ils sont en contrat précaire pour des durées allant de six mois à douze mois". "Il semblerait que dorénavant le service civique remplace petit à petit le stage dans la catégorie des contrats précaires et des fantômes de Pôle emploi", dénonce-t-il dans un communiqué du 27 février.