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Emploi / Insertion - Des contrats aidés plus efficaces dans le secteur marchand ?

La situation financière des anciens bénéficiaires d'un contrat aidé reste difficile, d'après une étude de la Dares publiée le 11 septembre. Des différences sont cependant notables selon la nature du contrat effectué - marchand ou non marchand. Tant en matière d'insertion professionnelle que sur le plan du logement et de l'éducation.

Après un passage en contrat aidé, la situation financière de la plupart des anciens bénéficiaires reste difficile. L'étude de la Dares publiée le 11 septembre précise ainsi que 60% des anciens bénéficiaires déclarent que "c'est juste, il faut faire attention". Seuls 24% disent ne pas rencontrer de difficultés financières. 

Une meilleure insertion après un contrat en secteur marchand

L'étude démontre en effet que les bénéficiaires d'un contrat aidé sont plus de 40% à déclarer que leur passage en contrat aidé leur a effectivement permis principalement d'améliorer leur situation financière. "Il s'agit pour la moitié d'entre eux de l'apport principal du contrat aidé, et pour les autres d'un apport secondaire", précise la Dares.
De façon concordante, les taux d'emploi sont plus forts dans le secteur marchand, précise l'étude. "Fin 2009, 68% des personnes passées par un CIE et 56% de celles passées par un CI-RMA sont en emploi," détaille ainsi la note, contre 49% pour les personnes passées en CAE et 29% pour celles passées par un CAV. Parmi les raisons de ces écarts : l'hétérogénéité des publics visés par les différents contrats aidés mais aussi les logiques différentes auxquelles ils répondent. "La logique de rentabilité des contrats aidés est davantage présente dans le secteur marchand, où l'usage des contrats aidés est dicté par l'activité économique, que dans le secteur non marchand, où l'offre demeure principalement contrainte par des considérations budgétaires et par les subventions liées aux contrats aidés."
De même, la Dares signale que les emplois sont de moins bonne qualité après un contrat aidé dans le secteur non marchand. La part des CDI est ainsi plus élevée chez les bénéficiaires d'un contrat aidé marchand. Le plus souvent les salariés sont maintenus dans leur poste à l'issue du versement de l'aide de l'Etat.

Logement, formation : les anciens du secteur non marchand moins satisfaits

Assez logiquement, ces difficultés financières s'accompagnent le plus souvent d'autres désavantages en termes de conditions de vie matérielles et de qualité de vie (logement, état de santé, éducation). La Dares observe ce phénomène à des niveaux différents selon la nature du contrat effectué - marchand ou non marchand -, notamment en ce qui concerne le logement et l'éducation.
En matière de logement,  près de 20% des anciens bénéficiaires estiment que leurs conditions sont insuffisantes ou très insuffisantes. "De manière générale, les anciens bénéficiaires du secteur non marchand sont moins satisfaits de leurs conditions de logement que les anciens bénéficiaires du secteur marchand", détaille l'étude.
Dans le domaine de l'éducation, des différences sont aussi notées. Le niveau des anciens bénéficiaires de contrat d'accompagnement dans l'emploi (CAE) et contrat d'avenir (CAV), du secteur non marchand, est ainsi souvent inférieur au CAP-BEP et à celui des anciens bénéficiaires de contrat initiative emploi (CIE) et de contrat insertion-revenu minimum d'activité (CI-RMA) du secteur marchand. "A contrario, les anciens bénéficiaires du secteur marchand ont davantage le sentiment que leur formation les a aidés à réussir quelque chose dans la vie, en lien avec une meilleure insertion sur le marché du travail", souligne la Dares. Cette dernière précise par ailleurs qu'un quart des anciens bénéficiaires d'un contrait aidé marchand et un tiers des anciens bénéficiaires d'un contrat aidé non marchand ont repris des études ou une formation (entre 4 et 6% ont ainsi amélioré leur niveau de formation). 
Quant à la santé, 11% des anciens bénéficiaires se déclarent en mauvaise ou très mauvaise santé, sans grande différence cette fois-ci entre les deux types de contrats aidés. 37% seulement s'estiment en très bonne santé. Et près de 20% déclarent aussi un handicap, reconnu administrativement ou non.