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Catastrophe naturelle - Xynthia : l'Etat débloque 27 millions d'euros supplémentaires

Nathalie Kosciusko-Morizet a annoncé le 16 décembre que 27 millions d'euros supplémentaires avaient été versés aux préfectures de Charente-Maritime et de Vendée pour le rachat des maisons à la suite de la tempête Xynthia. La ministre de l'Ecologie était en Charente-Maritime afin de réaliser un bilan d'étape avec les élus sur la protection des zones de solidarité, dans lesquelles les habitants peuvent vendre à l'amiable leur maison à l'Etat. Ces zones, définies par le gouvernement entre avril et juin 2010, ne font pas consensus et font donc l'objet d'une mission d'expertise depuis septembre dernier.
L'expertise s'est avérée conclusive pour neuf zones : Charron, Aytré, Port des Barques, Nieul, La Flotte-en-Ré, Loix, l'île d'Aix, Saint-Trojan et Saint-Pierre-d'Oléron. 431 habitations sont localisées sur ces différents sites, dont 314 ont déjà fait l'objet d'une acquisition à l'amiable. Parmi les 117 maisons restantes, près d'une cinquantaine ne peuvent définitivement être sauvegardées d'après l'expertise. "La liste précise sera publiée d'ici mi-janvier 2011 par la préfecture de Charente-Maritime. Les propriétaires bénéficieront alors d'un mois supplémentaire pour accepter l'offre de l'Etat", a précisé le ministère. En l'absence d'accord à l'amiable avec les propriétaires, ces habitations seront soumises à enquête publique en vue d'expropriation. Dans les autres secteurs - Fouras, les Boucholeurs et Saint-Georges-d'Oléron (Boyardville) où sont implantées 320 habitations, dont 85 ont fait l'objet d'une acquisition à l'amiable -, Nathalie Kosciusko-Morizet "a estimé en concertation avec les participants que l'expertise mérite d'être poursuivie".

"Différence de traitement"

Jean-Louis Léonard, vice-président de la communauté d'agglomération de La Rochelle et député-maire de Châtelaillon-Plage, où l'expertise se poursuivra, se réjouit des conclusions de la visite ministérielle. Pour lui, Nathalie Kosciusko-Morizet a "repris les choses en main, on n'est plus dans l'aléatoire du début avec des zones qu'on crée n'importe comment". Le député-maire de La Rochelle, Maxime Bono, président de la communauté d'agglomération, considère lui aussi que "la philosophie retenue est plutôt satisfaisante". Mais il soulève la question de la commune d'Aytré, estimant qu'on "ne peut pas s'y satisfaire du consensus dès l'instant où les élus n'ont pas été consultés". La maire d'Aytré, Suzanne Tallard, a pour sa part dénoncé auprès de l'AFP "la différence de traitement" entre communes, estimant "profondément choquantes" certaines conclusions des experts. Pour elle, la visite de la ministre n'a pas "rouvert le dossier, et les choses étaient décidées" par avance.
En Vendée, les périmètres définitifs des "zones à risques" ont été définis lors de la réunion de concertation entre l'Etat et les élus, le 1er octobre 2010, sur la base des conclusions de l'expertise finalisée en septembre. Sur les 597 habitations construites sur ces périmètres, 518 ont fait l'objet d'une acquisition à l'amiable, et parmi celles-ci 363 d'une vente effective. 79 maisons seront au final proposées à l'enquête publique en vue d'expropriation, selon le ministère de l'Ecologie.
"A ce jour, 205 millions d'euros du fonds Barnier ont été délégués aux préfectures de Charente-Maritime et de Vendée, dont 163,7 millions d'euros ont d'ores et déjà été versés aux propriétaires pour le rachat de leur maison, en plus des sommes versées par les assurances", a indiqué le ministère.