E-administration - Vingt-cinq propositions pour améliorer la relation numérique à l'usager
"Vous connaissiez les Experts à Miami ? Je vous présente maintenant nos sept experts du numérique", a plaisanté le député-maire de Coulommiers, Franck Riester, ce 12 février à Bercy, lors de la remise du rapport de son groupe de travail sur l'administration électronique. Devant Eric Woerth, ministre du Budget, et Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'Etat à l'Economie numérique, le jeune parlementaire a présenté "un diagnostic, parfois sévère" de l'état des lieux de l'e-administration en France. Moins de quatre mois après sa constitution, ces spécialistes issus d'entreprises publiques et privées ont formulé vingt-cinq "propositions d'actions concrètes afin de placer l'usager au cœur de la nouvelle stratégie de l'Etat".
Sur ces vingt-cinq pistes, dix ont été plus particulièrement développées : réduire le nombre de sites web de l'Etat, permettre de reconnaître un site officiel au premier coup d'œil, se connecter avec un seul identifiant, garantir un égal traitement quel que soit le canal utilisé (guichet, téléphone, courrier, mail), proposer les dix démarches les plus attendues par type d'usagers, développer les services d'alertes personnalisées (par SMS ou mail), systématiser la possibilité de notation des sites par les usagers et créer une communauté d'entraide sur le modèle de questions/réponses validées par les fonctionnaires.
Deux concernent plus spécialement les collectivités : la généralisation des fonctions de paiement dématérialisé et la facturation électronique ainsi que la création d'une plateforme de services. Baptisée "Etat lab", celle-ci devrait permettre aux acteurs tiers de développer de nouvelles applications innovantes (API) à partir de données publiques.
Réagissant à ces dix propositions, Nathalie Kosciusko-Morizet a rappelé les actions déjà engagées sous sa conduite : le lancement du label IDéNum "pour en finir avec le cauchemar des 1001 mots de passe" et la convergence des services publics vers le mobile grâce au projet Proxima "dont les premiers livrables seront présentés le 18 février prochain à la Géode". Pour sa part, Eric Woerth a préféré souligner les réussites des expériences en cours : 15% des nouveaux inscrits sur les listes électorales l'ont fait par internet dans le cadre de l'expérimentation conduite à Aixe-sur-Vienne, Issy-les-Moulineaux et Le Havre. "Déjà 120 communes bénéficieront de ce service dans les semaines à venir", a-t-il confirmé. "Et d'ici fin mars, un nouveau service en ligne sera expérimenté pour remplir en une seule fois tous les formulaires de demande de renouvellement de sa carte d'identité, de son passeport et de sa carte grise." En outre, dès "septembre prochain, les 60 millions d'actes d'état-civil, qui sont notamment demandés aux Français pour faire un passeport, seront progressivement supprimés et remplacés par un échange d'information entre l'agence nationale des titres sécurisés et les communes", a conclu le ministre.
Les discours sont volontaires. Les actions se précisent. C'est dans leur application que se poseront les problèmes pour les collectivités locales. Localtis y reviendra en détail dans son espace thématique consacré à l'e-administration. Notons simplement qu'un seul élu local faisait parti des fameux "experts du numérique".
Luc Derriano / EVS