Internet - L'Etat propose un label pour garantir l'identité numérique
"Pour plus de simplicité, de sécurité et de services sur internet", la secrétaire d'Etat au Développement de l'économie numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet, a lancé, ce 1er février à Paris, le label IDéNum. Son objectif : "favoriser le développement des usages et accéder à de nouveaux services", notamment dans le domaine de l'administration électronique et en lien avec les collectivités locales. Après plusieurs mois de concertation, la secrétaire d'Etat a présenté la vingtaine d'organismes (services en ligne, prestataires techniques, administrations) engagés dans ce partenariat public privé visant à fédérer les certificats électroniques existants : Fédération bancaire (FBF), Fédération des sociétés d'assurances (FFSA), La Poste, SFR et la Caisse des Dépôts (CDC). Concrètement, ce label promeut "un certificat universel pour la vie quotidienne" : "une technologie pas révolutionnaire mais qui a fait ses preuves!", a reconnu la secrétaire d'Etat. Il s'appuie sur le volontariat tant de l'internaute que du prestataire de service qui le propose. Il peut être utilisé à partir d'une clé USB, d'un téléphone mobile ou d'un lecteur et d'une carte à puce. Il s'inspire de ce qui existe déjà dans des pays voisins : une carte à puce régionale en Italie, sur téléphone mobile en Turquie, avec la carte d'étudiant en Autriche, etc. Il offre "un niveau de protection équivalent à la carte bancaire", a précisé Nathalie Kosciusko-Morizet.
La sécurité, un frein au développement des services
"A Issy-les-Moulineaux, 85% de notre population est désormais connectée. Notre site web municipal compte 100.000 visites par mois, la plupart du temps pour effectuer des téléservices : actes d'état civil ou plus récemment inscriptions sur les listes électorales", a témoigné André Santini, député-maire du "paradis numérique", selon la secrétaire d'Etat. Dans les collectivités, ce certificat unique pourrait notamment simplifier l'accès aux téléservices de la cantine, de la crèche, aux inscriptions en bibliothèque, aux cartes famille, etc. Selon l'institut TNS, 76% des internautes effectuent des démarches administratives en ligne nécessitant une identification (chiffres 2008). Or, chacun se retrouve à gérer des systèmes ou des mots de passe différents pour sa banque, ses factures en ligne, les différentes administrations, la sécurité sociale, les caisses d'allocations familiales… Et ce système de login et mot de passe ne garantit pas suffisamment la sécurité : s'il y en a un différent pour chaque service, l'internaute risque de les oublier. S'il utilise toujours le même et s'il est trop simple ("comme le nom de son chien, par exemple !"), il a des chances d'être piraté. Pour finir, "il n'est pas rare de retrouver les différents identifiants sur un post-it collé sur le moniteur du PC ou pire, enregistrés dans le répertoire de son téléphone mobile ou d'un fichier informatique", a rappelé Nathalie Kosciusko-Morizet. "IDéNum présente trois garanties essentielles pour l'internaute : la liberté d'usage et de choix du fournisseur, la simplicité d'utilisation et la confiance que procure un système hautement sécurisé", a conclu la secrétaire d'État. En attendant la parution du référentiel général de sécurité, ce label se veut "complémentaire" des services qui pourraient peut-être accompagner le lancement, sans cesse reporté, de la carte nationale d'identité électronique. "A terme, l'idée est d'aller vers un certificat unique, y compris pour le paiement des impôts", s'est avancée Nathalie Kosciusko-Morizet. Un prototype IDéNum devrait être présenté au deuxième semestre 2010, pour un lancement effectif en 2011. Il s'agit désormais de convaincre de nouveaux partenaires pour atteindre une certaine "masse critique", a appelé Nathalie Kosciusko-Morizet.
Luc Derriano / EVS