Urbanisme - Ville durable : les territoires démonstrateurs passent de onze à seize
Dans les territoires, c'est l'un des leviers propices à l'innovation urbaine : impulser une dynamique en s'appuyant sur des partenariats stratégiques avec des entreprises privées sur le sujet de la ville durable. Une logique au coeur du premier appel à projets national sur les démonstrateurs industriels pour la ville durable. Lancé conjointement en octobre dernier par les ministères de l'Environnement et de l'Urbanisme, il vise à faire émerger des projets urbains à caractère innovant et faisant appel à de nouvelles technologies. "Car une ville sobre, solidaire, économe et agréable à vivre est possible. Ce n'est pas une utopie", a souligné la nouvelle ministre du Logement, Emmanuelle Cosse, aux côtés de la ministre de l'Environnement, Ségolène Royal, le 25 mars, lors de la présentation des seize réalisations pilotes sélectionnées.
Un appui complet
Ces opérations bénéficieront "d'un accompagnement au niveau local par les services de l'Etat pour leur garantir une mise en œuvre sûre, une résolution rapide des problèmes, la mobilisation de tous les acteurs concernés", l'appui également d'une équipe interministérielle travaillant dans le cadre du réseau d'acteurs Vivapolis (Institut pour la ville durable). Sur le plan financier, une aide peut leur être apportée "si nécessaire", au titre du Programme d'investissements d'avenir. En outre, les sites retenus seront valorisés, ont assuré les deux ministères, lors des visites d'Etat en France et à l'étranger. Le but est d'en faire des vitrines à l'international. Plus original encore : "en regard d'une nécessité avérée", l'Etat pourra mettre en œuvre sa capacité de dérogation aux code de l'urbanisme, code de la construction et de l'habitation et code des marchés publics, afin de "permettre l'innovation". En cela, cet appel à projets devrait permettre d'expérimenter ce type de dérogations permises par la réglementation, par exemple par l'article R. 111-16 du code de la construction et de l'habitation ou l'article 75 du code des marchés publics. Enfin, un réseau sera constitué autour de ces démonstrateurs dès le mois de mai.
Focus sur cinq projets
Sur les seize lauréats, onze avaient appris leur désignation en décembre dernier, cinq sont réellement nouveaux. Il s'agit d'un projet de quartier au cœur de Valenciennes (Nord), liant la ville à une société par actions simplifiées (SAS) en vue d'utiliser sur place la géothermie et que nul gaz à effet de serre ne soit à terme émis (projet Zéro CO2 local). Mais aussi d'un établissement public à caractère administratif (EPA) réunissant huit consortiums, Bordeaux Euratlantique Living Lab, dont la réalisation emblématique consiste à élever deux tours en bois de 50 mètres. Ce qui constituerait une première en Europe. Autre lauréat, le projet de la ville de Chamrousse (Isère), qui vise à transformer une classique station de ski en un territoire moins dépendant de cette économie en tirant parti des "quatre saisons" et en misant sur des alternatives comme le transport par câble. Plusieurs collectivités sont dans la boucle, cette ville donc mais aussi une communauté de communes (Grésivaudan) et une communauté d'agglomération (Grenoble). De même du côté des entreprises : le groupe de conseil et d'ingénierie Egis, mais aussi à terme Schneider Electric, Poma, Rossignol... Autour d'une autre communauté de communes, celle de Marie Galante dans les Antilles, ils sont aussi une trentaine d'acteurs privés, associatifs et universitaires à s'activer dans l'idée d'en faire "une île du tourisme durable". Enfin, dernière alliance atypique, celle entre une métropole (Nantes) et sa petite voisine, la ville de Carquefou (Loire-Atlantique). Avec l'appui d'architectes, d'une agence d'urbanisme et d'entreprises de travaux, le but est d'y créer un quartier neuf "péri-urbain à impact neutre en énergie".
