Tourisme - Vacances : les Français partent plus, mais moins cher
La direction générale des entreprises - qui a repris dans son portefeuille les attributions de la direction du tourisme - publie, dans sa lettre d'information, une étude intitulée "Les Français préservent leur capacité de départ en vacances". Celle-ci apporte plusieurs enseignements intéressants et qui - pour certains - vont à l'encontre des idées reçues.
Amélioration générale, mais les inégalités persistent
Ainsi, l'étude de la DGE montre que "le taux de départ en vacances des Français (au moins quatre nuits consécutives pour des raisons personnelles) a augmenté au cours des dernières années, atteignant 60% entre mi-2013 et mi-2014". Toutes les catégories de revenus voient leur taux de départ en vacances progresser, mais les écarts entre catégories restent très importants. Sur la période de la mi-2013 à la mi-2014, le taux de départ est ainsi de 40% pour les foyers à bas revenus, de 50% pour les classes moyennes inférieures, de 68% pour les classes moyennes supérieures et de 85% pour les hauts revenus.
Cette amélioration d'ensemble supporte toutefois quelques bémols. Tout d'abord, il faut rappeler que le taux moyen de départ en vacances est monté jusqu'à 65% dans les années 1980-1990, avant de chuter brusquement avec la crise et d'atteindre son plus bas niveau en 2008 (52%). Ensuite la notion de taux de départ en vacances - au sens de la définition statistique - est de plus en plus contestée, même si elle a le mérite de permettre des comparaisons temporelles et internationales. Si l'on prend en compte de taux de départ en hébergement payant, il apparaît que celui-ci a au contraire atteint son plus bas depuis quinze ans (voir notre article ci-contre du 14 mars 2014).
Plus d'hébergements "chez des amis"
C'est précisément là que se situe une partie de la réponse. Comme l'explique l'étude, "les difficultés financières pèseraient moins sur les départs grâce au développement de solutions moins coûteuses". En juin 2014, 28% des personnes prévoyant de partir en vacances dans les six prochains mois annonçaient un budget inférieur à celui des années passées, contre seulement 15% prévoyant un budget supérieur (et 55% prévoyant un budget identique).
Parmi ces solutions moins coûteuses figurent notamment l'hébergement chez des amis : en dix ans, le recours à l'hébergement non marchand a progressé de 10% tandis que le recours à l'hébergement marchand reculait dans la même proportion. De même, de nombreux vacanciers font le choix de rester en France (source d'économies citée par 42% des partants).
Des économies, mais pas forcément sur la qualité
L'étude montre que trois autres types de comportements économes rencontrent un succès grandissant : partir hors saison (39% des vacanciers, soit 10 points de plus qu'en 2008), réserver son voyage longtemps à l'avance (36%, soit 11 points de plus qu'en 2008) et voyager avec des compagnies aériennes "low cost" (26%, soit 12 points de plus qu'en 2008). La DGE relève que la progression des voyages hors saison s'explique aussi par le poids croissant des vacanciers retraités.
D'autres pratiques progressent également, comme le choix de formules "tout compris" (23% des partants, deux points de plus qu'en 2008) le choix de stations moins onéreuses (23%), celui de vacances proches de chez soi (20%), les achats de voyages à la dernière minute (20%), le raccourcissement des vacances (15%) et la négociation des prix proposés (12%). L'étude relève toutefois que "l'adoption de solutions moins coûteuses ne se fait pas nécessairement au détriment de la qualité des vacances", car les partants bénéficient de la relative stabilité des prix depuis deux ans. De même, les achats de dernière minute permettent de bénéficier d'offres de qualité à des prix cassés.
Un quart des Français bénéficient d'une aide aux vacances
Enfin, l'étude met en évidence le poids croissant des aides financières aux vacances, qui bénéficient aujourd'hui à près d'un Français sur quatre. Les principaux organismes qui attribuent des aides aux vacances sont les entreprises - à travers les chèques vacances (14% des Français), les aides du comité d'entreprise ou de l'employeur (10%) -, suivies de loin par les caisses d'allocations familiales (5%) et les communes (1%). Les aides des CAF et des mairies sont moins nombreuses que celles des entreprises, mais elles se concentrent sur les publics les plus fragiles.