Lutte contre l'exclusion - Une famille monoparentale sur trois est pauvre au seuil de 60%
L'Observatoire des inégalités publie une note de synthèse, dans sa série "Revenus patrimoine", sur la situation des familles monoparentales. Celle-ci montre que 34,9% de familles monoparentales - soit environ deux millions de personnes - disposent d'un revenu inférieur à 60% du revenu médian. Si on prend en compte le seuil de pauvreté à 50% du revenu médian - auquel l'Observatoire des inégalités reste attaché -, le taux de pauvreté est alors de 20,3% des familles monoparentales, soit environ 1,2 million de personnes. A l'inverse, seuls 6,6% des couples sont pauvres au seuil de 50% (soit 2,4 millions de personnes).
82% des familles monoparentales sont des femmes seules avec enfants
Dans 82% des cas, ces familles monoparentales sont constituées de femmes seules avec enfants. Autre façon de présenter cette réalité : 44% des femmes inactives à la tête d’une famille monoparentale sont pauvres (au seuil de 50 % du revenu médian), contre 14,1% des pères seuls (actifs et inactifs). La situation est un peu meilleure pour les mères actives de ces familles monoparentales, puisque seules 15% d'entre elles, "souvent victimes de bas salaires, de temps partiels contraints, morcelés et peu rémunérés", vivent sous le seuil de pauvreté.
Si ces données sont connues, la note de l'Observatoire des inégalités se penche en revanche sur les conséquences très concrètes de ces situations de pauvreté. Ainsi, près d’un tiers des familles monoparentales connaît au moins huit restrictions sur les vingt-sept items de pauvreté en conditions de vie répertoriés par l’Insee. Cette proportion n'est que de un sur dix parmi les couples avec deux enfants.
Un quart des familles monoparentales subissent des restrictions de consommation
Si on détaille, 31,5% des familles monoparentales n’ont pas de ressources suffisantes pour couvrir leurs dépenses et équilibrer leur budget, alors que cette proportion n'est que de 18,3 % chez les couples avec deux enfants. De même, près d’un quart des familles monoparentales (24,2%) subissent des restrictions de consommation du fait d'un manque de ressources, contre à peine 7% des couples avec deux enfants. L'Observatoire précise que "ces restrictions peuvent se traduire par le fait de ne pas avoir pu prendre un repas au moins une journée dans les deux dernières semaines ou encore ne pas pouvoir maintenir son logement à bonne température".
Les familles monoparentales sont d'ailleurs les plus nombreuses (13,2% d'entre elles) à déclarer connaître des difficultés liées au logement telles que le surpeuplement, la taille trop petite du logement, des difficultés à le chauffer, l’humidité ou encore le bruit. Enfin près d'une famille monoparentale sur cinq (19,1%) est confrontée à des retards de paiement, contre seulement 7,1% des familles avec deux enfants.