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Jeunes - Une aide sur deux attribuée par les FAJ répond à un besoin vital

Une étude que la Drees* vient de consacrer au  fonds d'aide aux jeunes (FAJ)  indique qu'en 2011, sur les 159.000 demandes d'aides financières individuelles relevant des FAJ, 139.000 ont été acceptées. Un nombre de demandes inférieures à celles de 2009 (168.000) mais supérieures aux 150.000 de 2008, précise l'étude. Un même jeune peut bénéficier de plusieurs aides du FAJ. C'est donc en réalité 98.000 jeunes qui ont bénéficié des différentes aides du fonds : alimentaire, logement, emploi, transports, formation, santé...
Les FAJ constituent des aides de derniers recours pour lutter contre l'exclusion des jeunes de moins de 25 ans. Ils se distinguent du RSA jeunes dans la mesure où les aides financières sont temporaires, de faibles montants et doivent répondre à un besoin urgent.
Dans un contexte économique aggravé par la crise de 2008, dont la principale conséquence est la hausse du chômage chez les jeunes (22% des 15-24 ans sont au chômage en 2011), les différents motifs d'attribution ne varient guère d'année en année mais la finalité alimentaire demeure dramatiquement en tête de lice. L'étude montre ainsi qu'une aide sur deux a été délivrée pour couvrir un besoin de subsistance (53% des aides individuelles du FAJ ont été attribuées pour cette finalité). Viennent ensuite les aides à la formation (15%), au logement (8%), à la recherche d'emploi (7%), à l'attente de versement de salaire ou d'un organisme (3%) et enfin à la santé.
Le montant moyen de l'aide financière individuelle attribuée en 2011 est de 205 euros sur l'ensemble du territoire, avec de réelles disparités. L'aide varie de 350 euros à 912 dans certains départements, et de 72 à 100 euros dans d'autres. Dans près de la moitié des départements, l'aide évolue entre 150 et 250 euros.
L'étude montre surtout que les aides ont été en majorité distribuées en 2011 à des jeunes en grande difficulté sociale. 9% des aides ont été attribuées à des jeunes dans une extrême précarité vis-à-vis du logement (sans-abri, en accueil d'urgence, à l'hôtel), 54% des aides à des jeunes se déclarant sans aucune ressource financière (contre 49% en 2007), 22% des aides à des jeunes déjà allocataires de plusieurs aides (RSA, AAH…), 57% à des jeunes sans emploi (contre 51% en 2007) et 40% à des jeunes sans diplôme. Mais les aides du fonds sont également pour une partie importante distribuées à des jeunes qui possèdent un logement et qui sont dipômés : 69% des aides ont été allouées à des jeunes n'habitant plus chez leurs parents, 60% des aides financières sont distribuées à des jeunes ayant un certain niveau de formation (CAP-BEP 35%, baccalauréat et plus pour 25% des aides). La parité est presque respectée puisque 51% des aides financières individuelles du FAJ vont à des femmes (53% en 2007) et 49% à des hommes (47% en 2007). 45% des aides sont distribuées à des jeunes âgés de 21 à 23 ans (stable depuis 2007), 35% à des jeunes de 20 ans ou moins (chiffre également quasi stable depuis 2007).
Toutes ces aides sont délivrées par les conseils généraux, rappelle l'étude, en soulignant que si différents organismes peuvent instruire les demandes (services départementaux, CCAS, foyers de jeunes travailleurs..), les missions locales et les Paio (permanences d'accueil, d'information et d'orientation) gèrent toujours les trois quarts des demandes.
La répartition des demandes traitées par les structures habilitées a été stable de 2007 à 2008 (150.000 demandes examinées), la crise de 2008 a engendré une hausse de 12% de demandes en 2009  (168.000 demandes traitées) avant de retrouver une quasi-stabilité entre 2010 et 2011.
Les conseils généraux et leurs partenaires consacrent 28,1 millions d'euros aux FAJ, une somme qui se stabilise depuis 2 ans.

Sandrine Toussaint

* Drees : Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques

Les FAJ
Créés en 1989, ils constituent des aides de dernier recours pour lutter contre l'exclusion des jeunes de 18 à 24 ans révolus selon la situation personnelle de chaque jeune et selon certains critères. C'est le département qui finance et qui décide du montant accordé au bénéficiaire, sous la responsabilité du président du conseil général. Le président de conseil général peut confier la gestion du FAJ à des communes ou groupes de communes.