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Funéraire - Un site web construit l'inventaire des cimetières français

Le site www.cimetieres-de-france.fr  a pour ambition de dresser l’inventaire des 40.000 cimetières français. Certes, l’objectif n’est pas encore atteint : 1.337 cimetières ont à ce jour été répertoriés, ce qui représente environ 1,3 million de défunts. Mais chaque semaine, de nouveaux cimetières intègrent la base de données. Les communes ont, en effet, compris les avantages qu’elles peuvent tirer de leur présence sur ce site, en particulier dans le cadre des procédures de reprise de concession en état d’abandon. "Les familles à qui une concession funéraire a été accordée, oublient souvent qu’elles ont l’obligation d’entretenir la sépulture. Si cette obligation n’est pas remplie, il appartient au maire de le leur rappeler", explique Hervé Mougin, responsable de la société Elabor, qui est à l’origine de cette initiative.
Mais après le décès du concessionnaire, contacter les ayants droit devient vite un casse-tête. Une information diffusée par voie d’affichage ou de presse ne suffisant pas, des recherches approfondies sont souvent nécessaires. Les moyens qui y sont consacrés sont en général modestes. Seule une poignée de communes a eu l’idée de faire état de ses recherches sur des sites internet dédiés. Ces initiatives pionnières sont cependant restées vaines, car elles étaient isolées. "Ce qu’il fallait, c’était un site internet qui regroupe les procédures de tous les cimetières de France", indique Hervé Mougin, qui a une expérience de plusieurs années en matière d’inventaire des cimetières. Ce "site global" existe aujourd’hui : les particuliers et les généalogistes peuvent y faire connaître les informations dont ils disposent sur un défunt et sa localisation. Il leur suffit pour cela de déposer un message sur www.cimetieres-de-france.fr. Une fois ce message transmis à la commune concernée, il revient à celle-ci de valider ou non les informations. Par conséquent, chacun s’y retrouve : les collectivités qui recherchent des ayants droit, comme les particuliers désireux de localiser la sépulture d’un défunt.
Au-delà de sa fonction d’inventaire, le site a pour vocation de devenir une véritable plate-forme de communication. Les communes publient déjà les horaires d‘ouverture ou le règlement de leurs cimetières. Elles pourraient aussi valoriser leur patrimoine funéraire ou encore diffuser à l’attention des familles des devis réalisés par les opérateurs funéraires - comme elles en ont le droit, depuis la loi du 19 décembre 2008. Par ailleurs, un forum de discussion mettant en relation les responsables des cimetières doit être ouvert d’ici quelques mois.
Près d’un millier de communes sont déjà inscrites et ont, donc, accès à l’extranet qui est couplé au site. Obligatoire, l’adhésion garantit une bonne utilisation de ce site qui dispose des autorisations de la Cnil. L’accès est entièrement gratuit, grâce à une aide de 300.000 euros obtenue dans le cadre du volet numérique du plan de relance. A l’avenir, une offre payante pourrait faire son apparition : articles funéraires vendus en ligne, possibilité de faire fleurir une tombe… Mais pour Hervé Mougin, il s’agit plus de rendre un service que de créer un véritable "business" autour de la mort.