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Energie - Un risque "modéré" de pénurie d'électricité cet hiver, selon RTE

La France restera confrontée cet hiver à un risque "modéré" de pénurie d'électricité, en particulier dans les régions les plus fragiles, Bretagne et Provence-Alpes-Côte d'Azur, mais la situation s'annonce plus favorable que l'hiver dernier à plusieurs égards, a prévenu le 8 novembre RTE. La filiale d'EDF, qui gère le réseau national de lignes à haute tension, réalise chaque année une étude prospective de l'équilibre entre l'offre et la demande d'électricité pour l'hiver à venir sur l'ensemble de la France continentale. Dans des conditions "normales" de température, RTE table sur un pic de consommation de 84.500 mégawatts (MW) la deuxième semaine de janvier, soit un peu plus que ce qui aurait été enregistré durant l'hiver dernier à climat similaire. Le parc électrique national suffirait amplement à couvrir de tels besoins et la France resterait même exportatrice de courant, grâce notamment à l'entrée en service de nouveaux moyens de production (centrales à gaz, éolien, solaire...).
Dans un scénario "extrême" de froid "intense et durable" (températures inférieures aux normales de 6 à 8 °C sur plusieurs jours), ou si des moyens de production manquaient à l'appel, la France serait contrainte d'importer du courant des pays voisins. Mais les niveaux d'importation nécessaires (5.400 MW) "resteraient compatibles avec les capacités du réseau électrique", estime RTE. Et les autres pays devraient arriver à couvrir ces besoins, même si la Belgique devrait être importatrice tout l'hiver, à cause de la mise à l'arrêt de deux de ses trois réacteurs. Hormis les importations, RTE compte aussi sur les contrats dits "d'effacement" conclus avec des industriels pour qu'ils modèrent au besoin leur consommation contre rémunération.

Le cas des "péninsules électriques"

Du fait de l'équipement massif des logements français en radiateurs électriques, toute chute des températures fait grimper brutalement la consommation d'électricité, surtout lors des deux pointes journalières d'utilisation du courant (fin de matinée et début de soirée). L'hiver dernier, à cause d'une vague de froid exceptionnelle, la consommation nationale d'électricité avait pulvérisé tous ses records (avec un pic à 102.100 mégawatts le 8 février). Mais le système avait tenu le choc grâce aux importations de courant qui avaient atteint 9.000 MW lors du pic historique.
Si nécessaire, RTE se tient également prêt à lancer des appels à la modération de la consommation de courant en période de pointe auprès de tous les consommateurs via le dispositif Ecowatt. Les habitants de Bretagne, du Var et des Alpes-Maritimes sont particulièrement concernés. Ces régions sont en effet considérées comme des "péninsules électriques", particulièrement exposées aux risques de pannes, à cause d'une faible production locale et de connexions limitées au reste du réseau. L'entrée en service en janvier ou février de la ligne THT Cotentin-Maine, qui transportera le courant produit par le futur EPR de Flamanville (Manche), doit renforcer indirectement le réseau breton. RTE, qui est engagé dans le Pacte électrique breton aux côtés de l'Etat et de la région, a aussi proposé, dans le cadre de la conférence bretonne de l'énergie, une expérimentation pour répondre aux besoins en électricité lors des pointes de consommation, en particulier lors des vagues de froid. Les lauréats retenus suite à un appel d'offres s'engagent à mettre à disposition de la filiale d'EDF environ 70 MW, soit l'équivalent de la consommation d'une ville comme Quimper.

 

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