Energie - Pacte électrique breton : les collectivités s'engagent auprès d'EcoWatt
Le pacte signé il y a près d'un an par l'Etat, la région Bretagne et d'autres acteurs vise d'abord à maîtriser la demande d'électricité, pour la réduire de 1.200 GWh d'ici à 2020. "Ce qui équivaut à une division par trois du rythme de consommation", a expliqué le 16 novembre Jean-Yves Le Drian, président de la région, lors d'une conférence sur les besoins énergétiques de la Bretagne. Quant au dispositif EcoWatt coordonné par Réseau de Transport d'Electricité (RTE), il incite les Bretons à modérer leur consommation d'électricité en hiver et aux périodes de pointe. Plus de 30.000 personnes physiques et morales y sont inscrites, un chiffre en progression. Le but est d'atteindre 50.000 inscrits d'ici deux ans. L'hiver dernier, sept alertes ont été lancées et ont permis de réduire la consommation d'environ 2%.
Une centaine de collectivités signataires
L'an passé, EcoWatt a renforcé son action auprès des collectivités en proposant l'adhésion à une charte. Selon un sondage, 92% d'entre elles connaissent l'existence du dispositif. "Une centaine de collectivités l'ont signé. Les principales villes bretonnes sont engagées. Cela implique de nommer un ambassadeur Ecowatt dans la collectivité et de déployer un plan d'action", déclare Sandrine Morassi de RTE. Les collectivités participent surtout en réduisant leurs illuminations de Noël, voire l'éclairage public. D'autres appellent les habitants à réduire leur consommation. "Nous avons diminué les plages d'allumage et engagé un programme annuel de rénovation des lanternes, mis en place des horloges électroniques programmables et des sous-compteurs. On a ainsi réduit notre consommation de 18%", témoigne Jean-Paul Goffi, adjoint chargé de l'environnement à Ploubezre (22). Mais beaucoup d'entre elles le font toute l'année, et pas seulement pendant les périodes d'alerte.
Cette quatrième édition, lancée en parallèle en région Paca, met l'accent sur les entreprises et les scolaires, avec l'engagement de la CCI de Bretagne et de l'Académie de Rennes (fourniture de kits pédagogiques dans 3.000 écoles).
Une nouvelle ligne à haute tension pour 2017
Le deuxième pilier du pacte électrique comprend le développement des énergies renouvelables. Objectif : 3.600 MW avant 2020. A ce titre, le premier parc d'éoliennes offshore dont l'aménagement est prévu en 2015, au large de Saint-Malo, doit produire 500 MW. Enfin, le troisième volet du projet concerne l'alimentation électrique. Outre une centrale thermique au gaz, le pacte prévoit des travaux de sécurisation du réseau de transport. Une première réunion a validé l'aire d'étude de la future liaison souterraine à 225.000 volts. Equipée de fibres optiques, elle reliera le sud (Lorient) au nord (Saint-Brieuc) sur environ 80 km. Selon RTE, la technique retenue (pose de câbles à environ un mètre de profondeur) permettra "d'assurer leur meilleure insertion, notamment en milieu agricole, et une meilleure acceptabilité sociale". La prochaine étape sera consacrée à une nouvelle concertation pour rechercher le meilleur itinéraire possible. Une solution sera présentée à l'automne 2012 aux 27 communes concernées. D'un coût de 120 millions d'euros, cette ligne doit être mise en service en 2017.