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Energie - Y aura-t-il de l'électricité à Noël ?

Face à la vague de froid qui devrait se maintenir toute cette semaine, Réseau de transport d'électricité (RTE), qui gère le réseau haute et moyenne tension, prévoit des niveaux de consommation très élevés, en particulier le soir vers 19h00. Le niveau historique de 92.400 MW du 7 janvier dernier pourrait même être dépassé en fin de semaine. Météo France s'attend à des températures inférieures de 6 à 8°C aux normales saisonnières selon les régions. "A cette période de l'année, une baisse de 1°C de la température entraîne une augmentation de la consommation d'électricité d'environ 2.100 MW, soit l'équivalent du double de la consommation de la ville de Marseille", indique RTE.

L'électricité ne pouvant être stockée, sa production doit être en permanence égale à sa consommation. Or, le gestionnaire juge que le réseau français se trouve actuellement dans une situation tendue, particulièrement dans l'Ouest et en région Paca. Il a donc invité le 14 décembre les consommateurs d'électricité, et tout particulièrement les habitants de ces deux régions, à modérer leur consommation, surtout aux périodes de pointe, entre 17h00 et 20h00, qui est aussi le moment où les moyens de production de l'électricité émettent le plus de CO2. RTE a déjà mis en place deux dispositifs spécifiques en Paca (www.securite-electrique-paca.fr ) et en Bretagne (www.ouest-ecowatt.com ) pour inciter à la maîtrise de la consommation d'électricité à partir de gestes simples : éteindre la lumière et moduler la température dans les pièces inoccupées chauffées à l'électricité, fermer les volets la nuit, utiliser les appareils électroménagers après 20h00, éteindre les appareils en veille, etc.
Les régions Paca et Bretagne sont structurellement celles où l'alimentation électrique est la plus fragile, a rappelé RTE. La première a déjà connu un black out le 3 novembre 2008 et un délestage le 30 juillet dernier. En cause : l'existence d'un seul axe électrique à 400.000 volts, entre Avignon et Nice, pour approvisionner toutes les agglomérations régionales. RTE a pris des mesures d'urgence et investi à ce jour 85 millions d'euros pour renforcer le réseau existant et l'exploiter au maximum de ses capacités techniques. "Ces investissements ont déjà permis de sécuriser, à conditions climatiques normales, plus de 90% de la consommation de pointe en cas d'incident simple", assure RTE. Pour autant, reconnaît-il, "les risques d'une mise hors tension complète de l'artère électrique régionale ne sont pas écartés". Le programme de "sécurisation durable" du réseau ne sera achevé qu'en 2015, précise-t-il.

Pour la Bretagne, qui ne produit que 8% de l'électricité qu'elle consomme, RTE a prévu des mesures de renforcement du réseau dès cet hiver 2009-2010 afin de limiter les risques de coupure d'électricité. Un quatrième transformateur est mis en place par anticipation au poste électrique de la Rance et des équipements destinés à maintenir la tension en cas de pics de consommation sont installés dans les postes électriques de Doberie et de la Rance.

Anne Lenormand