Energie - Les maires invités à redoubler d'efforts pour maîtriser la consommation d'électricité
Dans le cadre du partenariat qu'ils ont signé en décembre dernier, Jacques Pélissard, président de l'Association des maires de France (AMF), et Dominique Maillard, président du directoire de Réseau de transport d'électricité (RTE), invitent les maires à redoubler d'efforts pour maîtriser la consommation d'électricité aux heures de pointe en hiver. Dans un communiqué commun en date du 12 janvier, ils rappellent l'intérêt des élus à prendre les dispositions nécessaires pour limiter la consommation municipale d'électricité entre 17 heures et 20 heures dans les équipements publics, les bureaux, pour les mises en lumière, l'éclairage public, etc. Ils souhaitent aussi que les maires incitent leurs administrés à faire le même effort à la maison et rappellent quelques gestes utiles en la matière : éteindre la lumière dans les pièces inoccupées, moduler la température si les pièces sont chauffées à l'électricité, fermer les volets la nuit, utiliser les appareils électroménagers après 20 heures, éteindre les appareils en veille, etc.
La récente vague de froid a généré des niveaux de consommation d'électricité exceptionnellement élevés, en particulier aux environs de 19 heures, soulignent les présidents de l'AMF et de RTE. Malgré une situation tendue dans certaines régions - Bretagne et Paca, notamment -, ces pointes de consommation ont été maîtrisées. Mais elles nécessitent le recours à des centrales de production au fioul et au charbon plus émettrices de CO2. "Redoubler les efforts de maîtrise de la consommation d'électricité aux heures de pointe en hiver participe donc à la lutte contre le changement climatique. Par des gestes simples, chacun peut y contribuer", estiment Jacques Pélissard et Dominique Maillard.
Ces derniers jours, plusieurs villes ont pris des initiatives pour réduire leur consommation d'électricité. Paris a décidé d'éteindre ses bâtiments municipaux à 22 heures au lieu de minuit. Depuis le 12 janvier et pendant une semaine, Toulouse a suspendu l'éclairage "esthétique" des monuments. Seul l'éclairage de l'espace public (voirie et trottoirs) continue à fonctionner. Selon la mairie, ce geste devrait permettre d'économiser l'équivalent de la consommation d'électricité de 1.000 ménages. "Cette expérimentation fera l'objet d'un débat pour l'année prochaine quant à la nécessité ou non de l'éclairage dit esthétique les mois d'hiver hors période de fêtes", a souligné la mairie dans un communiqué.
Depuis le 12 janvier, Lille a elle aussi décidé de ne plus éclairer ses bâtiments publics et monuments - à l'exception de son célèbre beffroi - pour "contribuer aux économies d'énergie", sauf raisons de sécurité, a annoncé la mairie. "Cette mesure restera valable tant qu'il y aura une forte consommation d'électricité du fait du froid. Elle a aussi un aspect symbolique destiné à encourager les particuliers à faire des efforts dans ce domaine", a précisé une porte-parole de la mairie. Lille a déjà été prise comme collectivité européenne de référence pour l'éclairage public par la Commission européenne dans son programme "Procura Plus" destiné à introduire des considérations sociales et environnementales dans les marchés publics.
Anne Lenormand avec AFP