Sports - Un observatoire universitaire va mener des recherches sur les Jeux de 2024
La tenue des Jeux olympiques et paralympiques à Paris en 2024 suscite un grand enthousiasme… et des interrogations. C'est pour répondre à celles-ci que vient d'être inauguré, le 2 février à l'Université Paris-Est-Marne-la-Vallée (Upem), l'Observatoire pour la recherche sur les méga-événements (Orme). Cette structure multipartenariale souhaite fédérer les chercheurs – essentiellement issus du monde universitaire – intéressés par les grands événements sportifs, à commencer par les Jeux de 2024.
A l'origine de cette création, il y a la signature en 2017 d'une convention entre la Conférence des présidents d'université et le GIP Paris 2024, qui porte alors la candidature de la capitale française. Pour donner un contenu à ce partenariat, des enseignants-chercheurs de l'Upem ont l'idée de promouvoir les travaux scientifiques dans toutes les disciplines et sur tous les thèmes liés aux méga-événements se déroulant en France.
En totale indépendance, des dizaines de chercheurs de la France entière vont donc mener des recherches et rendre leurs travaux visibles aux parties prenantes mais aussi au grand public, avec une ambition qui devrait servir de fil conducteur : s'assurer que l'héritage des Jeux soit bien réel sur les territoires. Une convention avec le conseil départemental de Seine-Saint-Denis, un des principaux territoires concernés par les Jeux de 2024, est d'ailleurs attendue prochainement.
Un consensus méthodologique à trouver
L'inauguration de l'Orme a été l'occasion de dresser un tableau des premiers travaux menés par les chercheurs de l'observatoire. Ceux-ci portent sur six thématiques différentes, qui reprennent ceux du Cojo (Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques) : économie, environnement, social, sport, tourisme, territoire et urbanisme.
Parmi les tâches essentielles que va mener l'Orme, notons la recherche de méthodologies nouvelles pour mesurer l'impact d'un grand événement sportif. "Evaluer un événement qui a une telle empreinte sur la société devrait être facile, or il n'y a pas de consensus sur cette évaluation", a noté Yannick L'Horty, professeur d'économie à l'Upem.
Déclinée sur une thématique particulière que l'observatoire va traiter – l'environnement –, cette recherche méthodologique constituera un enjeu d'avenir pour l'Orme. "On ne sait pas mesurer une empreinte environnementale dans la durée à l'échelle d'un quartier. Ce que l'on va apprendre avec les Jeux olympiques servira à d'autres réalisations", a précisé Michel Salem-Sermanet, directeur général d'Efficacity, un centre de recherche et développement dédié à la transition énergétique des territoires urbains.
Plus largement, le travail de l'Orme pourrait servir à faciliter l'acceptabilité sociale des grands événements sportifs. Selon les résultats d'une première enquête exploratoire dévoilée par Cécile Collinet, professeur de sociologie à l'Upem, 61% des personnes interrogées expriment des inquiétudes face à l'organisation des Jeux et 46,7% estiment qu'ils auront un impact territorial nul.