Paris 2024 : la province est aussi dans les starting-blocks
Paris a donc remporté, le 13 septembre, l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques de 2024. Toutefois, la capitale française ne sera pas seule à accueillir le plus grand événement sportif planétaire, loin s'en faut. A ses côtés, on trouve bien évidemment les autres territoires d'Ile-de-France, à commencer par la Seine-Saint-Denis, où se trouvent de nombreux éléments-phares du dossier parisien (stade de France, centre nautique, village olympique, etc.).
Mais des Jeux olympiques ne peuvent plus s'organiser à l'échelle locale, voire régionale. Qu'il s'agisse des tournois nécessitant l'utilisation de nombreux terrains de grands jeux (football, rugby) ou d'épreuves se déroulant dans des environnements spécifiques (voile, surf, etc.), plusieurs compétitions élisent domicile parfois très loin de la ville-hôte. L'édition de 2024 ne fera pas exception à cette règle… une aubaine pour les nombreux territoires de province qui participeront à la fête.
Des sites déjà désignés…
Parmi les sites présentés dans le dossier de candidature de Paris 2024, notons tout d'abord les huit stades qui accueilleront les phases préliminaires du tournoi de football (les phases finales se déroulant au parc des Princes de Paris) : Nice, Bordeaux, Lyon, Saint-Etienne, Marseille, Toulouse, Lille et Nantes. Parmi ces villes, toutes étaient déjà de l'aventure de l'Euro 2016 à l'exception de Nantes, qui avait refusé d'accueillir la compétition européenne en raison d'un cahier des charges trop contraignant (lire notre article du 9 juin 2016). Il est à noter que le budget de candidature ne prévoit aucune dépense sur ses équipements.
Autre équipement d'ores et déjà impliqué dans l'aventure : la Marina de Marseille, où se dérouleront les épreuves de voile. Ce site a été préféré à La Rochelle, Hyères, Brest ou Le Havre lors du montage du dossier de candidature. Sa modernisation, prise en charge par des fonds publics, coûtera quelque 19 millions d'euros (estimation valeur 2024).
… d'autres encore à choisir
Un certain nombre de disciplines ne connaissent en revanche pas encore leurs lieux de compétition. Il en va ainsi du surf, du kayak, de l'escalade ou encore du rugby à sept pour les phases préliminaires. Cette incertitude fait naître bien des espoirs un peu partout en France.
Dans un communiqué, la Nouvelle-Aquitaine a fait savoir qu'elle "prendra sa part dans la réussite de ces JO" et que "plusieurs lieux de son territoire [étaient] déjà candidats pour accueillir certaines de ses épreuves". Biarritz, Hossegor et Lacanau visent en effet le surf, et le rugby à sept est également dans le viseur, tout comme le tournoi de basket en fauteuil.
Le rugby à sept suscite encore des convoitises du côté de Tours, qui organise déjà un tournoi international dans cette discipline devenue olympique en 2016, à Rio.
Ruée sur les camps de base !
On se souvient que les camps de base de l'Euro 2016 de football avaient permis à de nombreux territoires éloignés des compétitions, notamment dans le grand Ouest (lire notre article du 18 avril 2016), de profiter de retombées en termes économiques et d'animation grâce à l'accueil de délégations des pays participants. Sur ce terrain, l'officialisation de l'accueil des Jeux de 2024 à Paris a déclenché un véritable feu d'artifice dans les exécutifs locaux.
Carole Delga, présidente du conseil régional d'Occitanie a ainsi fait savoir dans un communiqué que sa "région [était] un camp de base incontournable des équipes nationales pour leur préparation". L'Occitanie compte d'ailleurs des atouts : les Creps de Toulouse et Montpellier ainsi que le Centre national d'entraînement en altitude de Font-Romeu, tous gérés par la collectivité. La région, qui prévoit d'investir 40 millions d'euros dans ses Creps, a par ailleurs entrepris des démarches officielles auprès des responsables de Paris 2024 et va leur transmettre une carte recensant les sites susceptibles de recevoir les délégations étrangères.
La Bretagne n'est pas en reste. En partenariat avec le comité régional olympique et sportif, le conseil régional va lancer un travail de concertation avec les collectivités locales. L'objectif sera bien évidemment de proposer un accueil aux athlètes "dans les meilleures conditions et offrir ainsi le plus attractif des camps de base". Comme l'Occitanie, la Bretagne met en avant son Campus d’excellence sportive basé à Dinard.
Parmi les autres régions françaises tentées par l'aventure, une est particulièrement bien placée : les Hauts-de-France. En raison de la proximité avec Paris et la Seine-Saint-Denis, bien sûr, mais aussi d'une expérience réussie en 2012, quand le Nord-Pas-de-Calais avait servi de base arrière aux Jeux de Londres (lire notre article du 11 mars 2011).
Reste que les camps de base en configuration Jeux olympiques sont plus limités que pour une compétition de football. En effet, lors des Jeux, les athlètes sont regroupés dans un village unique dans la ville-hôte, en l'occurrence en Seine-Saint-Denis. Seule la période pré-olympique peut donc être mise à profit pour accueillir une délégation… à condition de disposer de solides arguments pour attirer des athlètes dans des disciplines nombreuses et diverses suivant des protocoles de préparation parfois très différents les uns des autres. C'est un défi que devront relever tous les territoires candidats.