Un écosystème attractif à l’Inkub de Nevers (58)

« L’Iinkub est notre vaisseau amiral, c’est un signal fort qui identifie notre territoire comme un espace d’innovation, un écosystème attractif pour tous les acteurs économiques dans nos frontières et au-delà », estime Alain Bourcier, vice-président de Nevers Agglomération.

À l’origine de L’Inkub, la rencontre entre une réalité, le site Cobalt, une ancienne caserne militaire à reconvertir, et une inspiration que résume ainsi Alain Bourcier : « Le digital est un domaine nécessitant peu d’investissement et produisant des solutions innovantes, rapides et identifiables. De plus, c’est un secteur d’activités qui donne une chance aux villes médianes, puisqu’il n’implique pas une présence physique dans les grandes métropoles. »

En 2016, L’Inkub épisode 1 est inauguré dans l’un des anciens bâtiments militaires en partie réhabilité. Ce pôle Innovation numérique occupe 1 800 m² environ à ce premier stade. Il propose des espaces aux entreprises innovantes, quel que soit leur degré de maturité, qu’elles viennent du territoire ou de l’extérieur. « Cette première phase a été très concluante, il a donc été décidé de réhabiliter le reste du bâtiment, soit 2 200m² supplémentaires », précise Elise Gervais, chargée de mission. En 2018, L’Inkub épisode 2 commence.

Coworking et événements

Enfin, pour répondre à ses besoins grandissants, mais aussi pour matérialiser un espace d’accueil lisible et une orientation des visiteurs satisfaisante, les élus lancent la réhabilitation d’un autre bâtiment, adjacent (1 200 m²) sur le site Cobalt : L’Inkub saison 3 commence en février 2023. L’ensemble offre aujourd’hui de nouveaux bureaux pour les entreprises au second étage, des espaces de coworking et salles de réunion au premier niveau, tandis que le rez-de-chaussée est partagé entre un espace d’accueil et d’orientation et un lieu de réception permettant l’organisation d’évènements par Nevers Agglomération ou par les membres de l’écosystème numérique.

Côté budget, l’investissement initial représente 7,2 millions d’euros, financés par le fonds européen de développement régional (Feder), l’État via le Fonds national d'aménagement et de développement du territoire (FNADT), le conseil régional et Nevers Agglomération. Pour ce qui concerne les travaux d’extension, le budget s’élève à 2,7 millions d’euros, financés par le fonds européen de développement régional (Feder), l’État via la dotation de soutien à l'investissement local (DSIL) cette fois, le conseil régional et Nevers Agglomération. Par ailleurs, L’Inkub en 2023 nécessite la contribution de deux équivalents temps plein.

Un accompagnement en continu

« Au sein de L’Inkub, les chefs d’entreprises bénéficient, s’ils le souhaitent, d’un accompagnement complet et gratuit. Même s’il n’est ni systématique, ni obligatoire, ce continuum d’accompagnement tout au long de l’évolution du projet jusqu’à sa maturité est essentiel », explique Élise Gervais. Le porteur de projet peut, par exemple, bénéficier de bureaux nomades avant d’intégrer la pépinière. Au sein de celle-ci, l’entreprise est accompagnée trois à quatre ans au maximum. Elle passera par l’incubateur régional de Bourgogne-Franche-Comté Deca-BFC qui assure une présence régulière au sein de L’Inkub, ou bien par le Village by CA Nevers « premier Village by CA ouvert en France dans une ville médiane », installé sur 700 m² dans les locaux de L’Inkub.

Atteignant un certain niveau de développement, les établissements innovants ou ayant des activités liées au numérique, peuvent rejoindre l’hôtel d’entreprises. Il accueille les entités plus structurées ayant entre trois et dix salariés, voire 80 collaborateurs pour la filiale Recherche & Développement de la SNCF qui prévoit d’intégrer le prochain bâtiment réhabilité du site Cobalt, pour y regrouper 120 personnes supplémentaires.

Parmi les réussites de L’Inkub, citons Fingertips, l’entreprise qui a conçu le coussin connecté, un temps hébergée à L’Inkub avant de s’installer en centre-ville, mais aussi Géolokit, Medanimal/Animoscope dont le cofondateur est Nivernais et qui compte quatre salariés, ou bien Immertech ou encore H2Motronics, bureau d’études qui travaille, entre autres, sur une moto à moteur hydrogène, et compte parmi ses clients… La SNCF.

Campus connecté

L’écosystème de L’Inkub, dont la devise est « Demain s’accélère ici », fonctionne avec les 46 étudiants du campus connecté (post-bac jusqu’au master 2), les 28 inscrits dans le parcours d’accès spécificité santé, ainsi que ceux de l’institut paramédical des métiers de la rééducation, de l’institut de formation en ergothérapie, et de l’institut de formation en soins infirmiers, tous présents sur le site Cobalt.

Que ce soit entre les entreprises ou avec les étudiants, la mise en relation entre les personnes nourrit l’écosystème. Une réalité confirmée par Alain Bourcier : « L’Inkub est un hub réunissant un ensemble socio-économique et culturel très diversifié au sein duquel se multiplient les échanges qui favorisent créativité et innovation. » Un écosystème que l’agglo n’hésite pas à étendre encore, avec le Sommet international de l’innovation en villes médianes, le SIIViM, lancé le 27 févier 2023.