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Alimentation - Un appel à projets pour promouvoir l'approvisionnement local dans la restauration collective

600.000 euros : c'est le montant alloué à un nouvel appel à projets lancé ce mardi 1er septembre dans le cadre du programme national de l'alimentation (PNA) rénové en 2014. Une somme qui servira notamment à promouvoir l'approvisionnement local dans la restauration collective.
On se souvient de la polémique intervenue au mois de juillet : en pleine crise agricole, le gouvernement avait exhorté les élus à promouvoir la production locale dans leurs marchés. Ce à quoi les associations d'élus avaient répondu que ce n'était pas si simple en l'état du Code des marchés publics qui interdit toute préférence géographique.
Le problème n'est pas nouveau. L'approvisionnement local figurait déjà en bonne place du PNA lorsqu'il fut lancé en 2010. "Je trouve inacceptable qu'en Normandie, les pommes servies dans les cantines viennent du Chili et pas de Normandie", s'était alors insurgé l'ancien ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire, promettant déjà un aménagement du Code des marchés publics.
Lors du toilettage du PNA fin 2014, le renforcement de l'ancrage territorial de l'alimentation a de nouveau été placé au rang des priorités du plan, aux côtés de la justice sociale, de l'éducation alimentaire de la jeunesse et de la lutte contre le gaspillage alimentaire. Pour ce deuxième appel à projets du PNA nouvelle version "l'accent sera particulièrement mis au moment de la sélection sur la thématique de l'ancrage territorial de la production, les projets alimentaires territoriaux, et l'approvisionnement local en restauration collective", souligne le ministère de l'Agriculture, dans son communiqué.

40.000 euros de subventions
 

Le PNA rappelle que la restauration collective représente quelque 3 milliards de repas services chaque année, dans 73.000 restaurants à travers la France, dont les cantines. Le président de la République s'est fixé un objectif de 40% de produits de proximité dans les cantines à horizon 2017. Mais on en est encore loin. Paris, qui fait figure de bon élève, n'assure "que" 30% de ses besoins localement. Car acheter local coûte cher et en l'état des finances des collectivités, c'est souvent le moins disant qui l'emporte.
Dans ce contexte, l'appel à projets ne va rien révolutionner. Mais il pourra enclencher un cercle vertueux dans les collectivités volontaires, notamment à travers ces "projets alimentaires territoriaux" nés de la loi d'avenir pour l'agriculture du 13 octobre 2014. Ces projets ont vocation à réunir les services déconcentrés de l'Etat, les collectivités, les acteurs économiques, les associations caritatives ou environnementales dans une logique de "valorisation des productions des territoires, de relocalisation, et de création de lien social autour de l'alimentation", précise le PNA. Autre levier : le développement de plateformes d'approvisionnement de proximité pour les cantines. L'objectif : aider les collectivités ou toute structure ayant recours à un groupement d'achats à utiliser les possibilités offertes par les règles de la commande publique, par le biais de guides pratiques, de conseils juridiques…
Au-delà de la priorité donnée à l'approvisionnement local, l'appel à projets pourra aussi subventionner des projets type mallettes pédagogiques sur le gaspillage alimentaire à destination des enfants, valorisation des invendus agricoles, aide aux plus démunis, etc.
Comme pour le précédent appel à projets dévoilé fin février 2015, les subventions ne pourront pas excéder 40.000 euros et devront faire l'objet de cofinancements. Les projets eux-mêmes ne pourront pas excéder dix-huit mois.
Les dossiers doivent être déposés avant le 15 novembre 2015. Les résultats seront annoncés lors du Salon international de l'agriculture 2016.