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Mobilité durable - Transports et qualité de vie en Europe : les progrès restent lents mais certaines villes montrent la voie

Si le vélo et des transports publics performants deviennent la norme dans certaines zones urbaines, le secteur européen des transports reste l'un des principaux responsables de niveaux excessifs de gaz à effet de serre, de pollution de l'air et de bruit, souligne l'Agence européenne pour l'environnement (AEE) dans l'édition 2013 de son rapport annuel sur l'impact des transports sur l'environnement dans l'Union européenne.
Globalement, la performance environnementale des transports progresse mais à un rythme lent. Entre 2010 et 2011, les émissions de gaz à effet de serre dues aux transports (hors transport maritime international) ont diminué de 0,6% dans l'UE. Le rapport insiste sur la nécessité de baisses plus importantes d'année en année pour atteindre l'objectif de réduction des émissions de 60% des niveaux de 1990 d'ici 2050 car les émissions actuelles sont encore 25% supérieures aux niveaux de 1990. Les réductions d'émissions ont été limitées par la hausse de celles du secteur de l'aviation, qui ont augmenté de 2,6 % entre 2010 et 2011, note l'AEE. Cette augmentation suit la tendance plus générale de la demande de transport aérien de passagers, qui a augmenté de deux tiers entre 1995 et 2009.
Tandis que le voyage en avion a atteint un sommet en 2011, le transport de passagers en voiture a légèrement diminué, selon le rapport. Autre tendance soulignée par l'AEE : les nouvelles voitures deviennent plus efficaces, en conformité avec la législation de l'UE, ce qui laisse penser que de nombreux fabricants atteindront en avance leur objectif pour 2015 concernant l'efficacité moyenne des véhicules. "Cependant, des différences existent entre les émissions pendant la conduite en conditions réelles et les émissions enregistrées pendant le cycle d'essai, indique le rapport. Une nouvelle norme internationale de test pourrait bientôt être introduite pour résoudre certains de ces problèmes."
La part des énergies renouvelables dans les transports n'augmente pas aussi vite qu'elle le devrait, constate encore l'AEE. "Les Etats membres sont convenus d'augmenter la part des sources renouvelables d'énergie jusqu'à 10 % de l'énergie consommée dans les transports, mais en 2011 les niveaux étaient inférieurs à la 'trajectoire cible' correspondant à une moyenne de 3,8 % au niveau de l'UE", indique le rapport qui précise que "la majorité de cette énergie provient d'agrocarburants qui doivent répondre à des critères de durabilité".

Nuisances urbaines persistantes

Le rapport s'attache aussi à l'évolution du transport urbain qui a "un effet marqué sur la qualité de vie pour les trois quarts des Européens vivant en ville", rappelle-t-il. Le transport routier est ainsi l'une des principales sources de pollution de l'air en ville, "ce qui conduit une forte proportion de la population à être exposée à des niveaux de polluants supérieurs aux normes de l'UE et de l'Organisation mondiale de la santé", insiste-t-il.
Les bruits de circulation sont également un problème de santé majeur dans de nombreuses villes. Plus d'un quart des habitants de Sofia, Luxembourg, Paris et Tallinn est exposé à niveaux de bruit de trafic nocturne au-delà des limites de l'OMS, selon les données publiées dans le rapport et qui concernent les 17 capitales européennes. La qualité de vie est également affectée par les temps de déplacement. Les "navetteurs" à Londres et à Budapest sont ainsi susceptibles de voyager plus d'une heure pour aller au travail, selon une enquête concernant 75 villes de l'UE et de Turquie, note l'Agence.
Malgré tout, "beaucoup de villes ont réussi à améliorer l'environnement urbain en abordant le problème sous deux aspects simultanément - encourager les gens à passer à des modes de transport non motorisés et aux transports publics, tout en limitant l'usage de la voiture", souligne le rapport. D'abord contestés, ces systèmes deviennent souvent très populaire auprès des résidents, note le rapport, citant l'exemple de Stockholm
L'amélioration des infrastructures cyclables dans de nombreuses villes initie un cercle vertueux pour l'augmentation du trafic à vélo, note aussi le rapport en se référant à l'indice "Copenhagenize" des villes amies du vélo. Séville a par exemple été propulsée récemment à la quatrième place de ce classement en raison de l'extension de ses infrastructures cyclables qui ont permis de faire passer la circulation à vélo de 0,5% des kilomètres parcourus à 7% en quelques années.