Transports - Tramway : un cercle d'élus et constructeurs réclame un choc de simplification
Ce n'est pas nouveau : certains élus se méfient comme du diable du regain du tramway. Sa progression au début des années 1980, d'abord lente, audacieuse, au cœur de grandes villes ayant essuyé les plâtres (Nantes, Grenoble), est pourtant devenue majeure au point de séduire la quasi totalité d'entre elles, les moyennes (Besançon, Clermont-Ferrand) leur emboîtant désormais le pas. Constitué le 16 septembre en association, l'Atelier du tramway se fixe donc pour objectif de dissiper les craintes des uns et de satisfaire la soif des autres. "Les villes moyennes qui veulent s'équiper, ou les grandes qui veulent étendre leur réseau, ont besoin d'être informées, aiguillées, pour que l'offre actuelle de transports en commun en site propre (TCSP) - ce qui inclut tram-train, tram sur pneus mais aussi bus à haut niveau de service (BHNS) - corresponde à leurs besoins et à leurs capacités de financement", explique Roland Ries, sénateur-maire de Strasbourg et ex-président du Groupement des autorités reponsables de transport (Gart).
Amoindrir les coûts
Toujours trop cher, le tramway ? Assurément, selon l'association, qui compte parmi ses membres des élus des métropoles de Chartres, Brest ou encore des directeurs généraux de services (Grand Dijon) : "De 20 à 25 millions d'euros le kilomètre de tramway type de 10 km, matériel roulant compris, il faudrait passer à 15 millions", motivent-ils. Comment y parvenir ? Par un travail avec les constructeurs et les élus : dans une fiche pratique publiée sur son site internet, l'association recense ainsi des leviers d'économies et préconise par exemple la réalisation "d'aménagements légers sur l’espace public existant, [qui] peuvent être moins coûteux qu’une démolition reconstruction". Ou encore l'exploration du modèle du "tramway en voie unique, dont la première réalisation vient d'être mise en service à Valenciennes". Du côté des stations, elle oriente vers une conception et une exploitation à la manière "des supports publicitaires ou des espaces de service, dans le cadre de partenariats avec des acteurs économiques tiers".
"Nous finaliserons notre programme et budget début octobre mais savons d'ores et déjà que ce travail sur la formation des coûts sera au cœur de nos travaux de réflexion et de diffusion. Le choc de simplification à appliquer aux infrastructures de transport aussi, car de la simplification des procédures dépend des réalisations plus rapides et des coûts amoindris", a conclu Roland Ries, tout en rappelant que rien n'est clos et qu'élus et constructeurs sont les bienvenus pour rejoindre ce cercle qui ne focalise donc pas que sur le tramway mais plus généralement sur tous les TCSP.