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Tourisme : l'été s'annonce sombre à Paris et en Île-de-France

Alors que l'activité touristique commence à frémir sur le littoral ou dans les zones rurales, territoires mis à l'honneur par le mot d'ordre des vacances en France – #CetEteJeVisiteLaFrance –, Paris et l'Île-de-France se préparent à un été plus que maussade, malgré la réouverture progressive de tous les lieux touristiques et de loisirs. Deux études de Paris Région (le comité régional du tourisme d'Île-de-France) et de l'office du tourisme et des congrès de Paris éclairent un horizon qui peine à se dégager, notamment en raison de l'absence des touristes étrangers.

Dans son dernier baromètre mensuel portant sur le mois de mai, et réalisé du 3 au 5 juin auprès de 302 professionnels, Paris Région montre que 57% des établissements ont ouvert au public au cours du mois de mai : 48% à Paris, 64% en petite couronne et 77% en grande couronne. Pourtant, malgré ce – relatif – déblocage de la situation, les perceptions et les prévisions ne s'améliorent pas vraiment. Ainsi, 85% des professionnels s'attendent encore à des pertes de chiffre d'affaires en juin (après 94% en avril et 88% en mai). Seuls 5% des hébergeurs qualifient de bon l'état des réservations pour la période estivale, contre 16% de moyen et 74% de mauvais. Ce sentiment est partagé sur tout le territoire francilien. L'ambiance n'est pas vraiment meilleure si on considère uniquement les professionnels qui ont été en activité sur le mois de mai : 81% d'entre eux qualifient en effet de mauvaise leur activité sur ce mois, sans différence significative selon les territoires.

De même, seuls 1% des répondants estiment qu'un retour à la normale pourrait se produire dans un à deux mois, tandis que 11% voient le retour à la normale à un horizon de 2 à 3 mois, 33% à 4 à 6 mois, 27% à 7 à 12 mois et 28% à plus de 12 mois. Sur ce point, les professionnels de la grande couronne apparaissent moins pessimistes que ceux de Paris.

Une baisse de moitié de l'activité, mais une lueur d'espoir pour le tourisme d'affaires

Sur l'activité touristique générale, l'office du tourisme et des congrès de Paris (OTCP) est sur la même longueur d'ondes que Paris Région. Dans un baromètre commun avec Atout France, réalisé auprès de 4.000 touristes potentiels issus de dix pays et présenté lors d'une conférence de presse le 23 juin, Corinne Menegaux, la directrice générale de l'OTCP, a affirmé : "Nous pensons réaliser entre 40 et 50% de l'activité que nous réalisons habituellement [cet été, ndlr], selon nos premières estimations", même s'"il peut y avoir de bonnes surprises pour cet été", compte tenu des réservations de plus en plus tardives. Pour sa part, Caroline Leboucher, directrice générale d'Atout France, raisonnant sur l'ensemble de la France, estime qu'"on risque de perdre 40 à 45 milliards d'euros pour l'ensemble de 2020, sur un total de 170 milliards d'euros annuels".

L'OTCP apporte néanmoins un touche plus positive avec la publication d'un baromètre exclusif sur les perspectives du tourisme d'affaires dans la capitale. Cette forme de tourisme, importante à Paris, est en effet considérée comme l'un des facteurs essentiels de la reprise. Réalisée sur sept marchés prioritaires (France, Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Espagne, États-Unis, Chine), l'étude montre "une intention de retour des voyageurs d'affaires à Paris relativement rapide". Ainsi, 69% des voyageurs d'affaires interrogés prévoient un déplacement professionnel dans les deux à trois prochains mois, et 73% de ces voyages d'affaires dans les trois mois sont envisagés pour une durée minimum de trois jours et deux nuits. En outre, 41% des entreprises interrogées prévoient d'organiser prochainement un ou plusieurs événements à Paris, proportion qui monte à 62% pour les entreprises chinoises. Il apparaît d'ailleurs que 60% des voyageurs d'affaires prévoient de se déplacer pour des réunions et des congrès. L'activité du tourisme d'affaires pourrait donc connaître ainsi une reprise plus rapide que celle du tourisme de loisirs. Sous réserve, bien sûr, que le monde ne connaisse pas une seconde vague de la pandémie de Covid-19.

 

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