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Tourisme : les stations de montagne ont fait le plein cet été

Les stations de montagne ont confirmé les bons résultats de l'an dernier cet été, avec un taux de remplissage de 61,5%, soit 10 points de plus qu'avant la crise du Covid. Mais pour cet hiver, la facture énergétique suscite de vives inquiétudes.

Le dynamisme du tourisme de montagne s’est confirmé en 2022, avec un taux d’occupation de 61,5% cet été, soit le même que l’an dernier, indique l’Association nationale des maires de stations de montagne (ANMSM), jeudi 1er septembre, sur la base des données du cabinet G2A. Ce nouveau cru intervient après une forte progression du taux d’occupation entre 2019 et 2021 (+10%), liée au contexte du Covid. Cette année, la montagne a bénéficié d'un "effet canicule". Les touristes semblent avant tout être venus chercher la fraîcheur. À noter aussi le retour des clientèles étrangères. "Les vacanciers Français et internationaux ont su profiter de la climatisation naturelle qu’offre la montagne, de ses paysages grandioses et des multiples activités qui peuvent y être pratiquées", peut se féliciter le président de l’ANMSM, Jean Luc Boch, dans un communiqué. Le taux d’occupation a même enregistré un pic de 75% entre le 6 et le 18 août et revêt une certaine "homogénéité" entre les massifs. Les Alpes du Nord enregistrent un taux de 61% identique à l’an passé, soit très légèrement mieux que les Alpes du Sud (60,5%) qui connaissent pour leur part une petite baisse de régime (-2%). Les Pyrénées se situent à 61% mais perdent 7 points par rapport à une année 2021 jugée "exceptionnelle" par l’association. Une fréquentation qui reste cependant bien en deçà de celle de l'hiver, où le taux peut atteindre les 90% la semaine de Noël ou du Nouvel An.

Une bouffée d'oxygène

Dans ce contexte, ce sont les hôtels qui connaissent la plus forte progression, avec un taux d’occupation de 65% (+8%), alors que les résidences de tourisme sont à la peine (- 9%), malgré un taux d’occupation qui reste élevé (70%). Les villages vacances accusent aussi un recul de 4% (à 59%). "En cette période de sécheresse, les lacs de montagne et les retenues d’altitude ont été plébiscités, ces réserves d’eau à usages multiples ayant pu servir à lutter contre les incendies ou à alimenter les réseaux d’eau potable", commente Jean-Luc Boch. Ces bons résultats sont une bouffée d'oxygène pour les stations qui avaient connu une saison d'hiver 2021 catastrophique avec la fermeture des remontées mécaniques. Insuffisant cependant pour aborder la saison à venir en toute sérénité car, comme le rappelle Joël Retailleau, directeur général de l'ANMSM, le chiffre d'affaires de l'été ne représente que le quart du total, soit environ 3 milliards d'euros contre 9 à 10 pour l'hiver. "Il est très important d'avoir une bonne saison d'été pour la diversification de nos stations, mais ce n'est pas seulement cette saison qui va permettre d'investir." D'autant que certaines grandes stations n'ont toujours pas reçu de l'État les compensations promises pour 2021.

Des augmentations de 300, 400 voire 500% du prix de l'électricité

À cela s'ajoute aujourd'hui la perspective d'une flambée du coût de l'énergie. Invité la semaine dernière sur BFMTV, le maire des Orres (Hautes-Alpes), Pierre Vollaire, indiquait que le prix du mégawattheure allait passer de 58,50 euros à 800 euros, soit une surcharge de 3 millions d'euros pour la station. "Certains contrats sont en train d'être renégociés, on a des augmentations de 300, 400 voire 500%, c'est colossal. Cela représente plusieurs dizaines de millions d'euros. Aucune collectivité n'est en capacité d'absorber ces coûts", prévient le directeur général de l'association. Le sujet fera l'objet de discussions avec plusieurs membres du gouvernement la semaine prochaine. Il sera aussi question du zéro artificialisation nette (ZAN), de la gestion de l'eau... et de la campagne de recrutement des saisonniers qui va débuter dans les prochaines semaines.