Tourisme : un très bon bilan estival 2022

Le bilan estival du tourisme est très bon, avec notamment pour l'hôtellerie une recette moyenne par chambre en augmentation de 22,2% par rapport à 2019. Et ce dans toutes les régions, mais particulièrement en Île-de-France et en Paca. Des résultats présentés le 29 août 2022 par Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée du tourisme, réalisés dans des conditions pourtant difficiles d'inflation, de canicule et sécheresse, d'incendies et de pénurie de main-d'œuvre.

"Les acteurs du tourisme ont été particulièrement performants cet été 2022", a estimé Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée du tourisme, lors d'une conférence de presse organisée ce lundi 29 août : "35 millions de Français sont partis en vacances." Des résultats d'autant plus remarquables que la période a été difficile, cumulant les problèmes tels que la canicule, la sécheresse, les incendies, l'inflation et le manque de main-d'œuvre dans l'hôtellerie-restauration. Plusieurs indicateurs témoignent de ce bilan positif, dont les résultats de l'hôtellerie qui connaît une augmentation de la recette moyenne par chambre (RevPar) de 22,2% par rapport à 2019. Ce paramètre "a augmenté dans toutes les régions, a indiqué la ministre, mais surtout en Île-de-France et Provence-Alpes-Côte d'Azur ; dans cette dernière région, l'augmentation est supérieure à 30%. La saison a été exceptionnelle pour le tourisme dans le sud-est". Les campings affichent aussi de bons résultats, avec une augmentation des nuitées de 5 à 7% par rapport à 2019, notamment grâce aux touristes des Pays-Bas, de Belgique, d'Allemagne et du Royaume-Uni.

Repenser le tourisme d'aujourd'hui et de demain

Autres indicateurs positifs : la fréquentation record des trains (23 millions de billets vendus en juillet et août, en augmentation de 10% par rapport à avant la pandémie), qui a amené la SNCF à augmenter son offre de trains disponibles, ainsi que des dépenses de carte bleue en hausse de 10% par rapport à la même période en 2019.

De quoi satisfaire la nouvelle ministre, qui compte réunir régulièrement les acteurs du secteur pour repenser le tourisme d'aujourd'hui et de demain dans son ensemble. "Notre devoir est de les aider à maintenir la place du tourisme français sur la scène internationale et de continuer à l'améliorer, a-t-elle insisté. Nous avons plusieurs défis, s'adapter aux évolutions sociétales, avec de nouveaux types de demandes, notamment de la jeunesse, de nouvelles habitudes de vacances et des changements environnementaux." Une coordination rendue d'autant plus nécessaire avec l'approche d'événements de grande ampleur que sont la Coupe du monde de rugby en 2023 et les Jeux olympiques 2024. "Les retombées économiques seront considérables, le gouvernement travaille déjà avec les acteurs du tourisme pour préparer l'accueil des touristes", a précisé Olivia Grégoire.

"40% des Français ne sont pas partis en vacances"

Le plan Destination France, annoncé en novembre 2021 par son prédécesseur, Jean-Baptiste Lemoine, continue aussi son déploiement. 2 milliards d'euros sur trois ans doivent être déployés pour soutenir les efforts de développement et de transformation du secteur. Les acteurs seront aussi associés au plan de sobriété énergétique annoncé cet été, avec un objectif de réduire de 10% la consommation énergétique sur les deux prochaines années par rapport à 2019.

"40% des Français ne sont pas partis en vacances, a également détaillé la ministre, je ne peux m'y résoudre", insistant sur la nécessité de développer le tourisme social.

En réponse à une question sur l'objectif gouvernemental de 100 millions de touristes, la ministre s'est montrée nuancée, estimant que l'objectif quantitatif n'était pas le seul but. Elle estime qu'il faut tenir compte des enjeux environnementaux, de qualité touristique et d'accessibilité sociale.

  • Le remboursement des PGE du tourisme en question

Un peu plus de 12 milliards d'euros de prêts garantis par l'État (PGE) ont été accordés à près de 120.000 entreprises du secteur du tourisme, d'après les chiffres donnés par Olivia Grégoire. "Au 30 juin, 10% des PGE étaient remboursés en intégralité dans le secteur touristique", a précisé la ministre, rappelant que les entreprises ont jusqu'en 2026 pour les rembourser. Et en cas d'éventuelles difficultés ou inquiétudes quant au remboursement, la ministre a indiqué qu'il était possible de se rapprocher de la médiation du crédit. Pour le moment, la médiation du crédit a été très peu sollicitée pour des restructurations de PGE de manière globale : 304 dossiers seulement depuis le début de la procédure alors que plus de 288.000 PGE commençaient à être remboursés au cours du deuxième trimestre 2022 (données de la médiation du crédit de la Banque de France). À noter toutefois, les secteurs de la construction (36%) et de l'hébergement/restauration (17%) concentrent une grande partie des demandes.