Accessibilité des stations de montagne : les maires appellent à améliorer l'offre ferroviaire
Selon une enquête récente réalisée par l'Association des maires des stations de montagne (ANMSM), 51% des Français seraient prêts à changer leurs habitudes de mobilité pour se rendre sur leur lieu de vacances en hiver si l'offre de train était meilleure. Les élus se disent prêts à travailler avec la SNCF et les transporteurs locaux pour répondre à ce souhait d'une mobilité plus durable.
Aujourd'hui, 89% des Français utilisent leur voiture pour se rendre sur leur lieu de vacances en hiver et seulement 8% se disent prêts à changer de mode de transport à cette fin. Parmi ces derniers, 44% motivent leur choix pour des raisons environnementales. Mais si l'offre de trains était mieux adaptée, 51% seraient prêts à passer le cap, 20% se considérant comme "très intéressés". La demande de trains est encore plus forte chez les 18-24 ans : plus des trois-quarts de cette classe d'âge se disent disposés à privilégier ce mode de transport si l'offre était améliorée. Ces chiffres, rendus publics ce 7 juin, sont extraits d'une enquête réalisée par l'Association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM) avec G2A Consulting et CoManaging sur les conséquences de la crise du Covid sur le comportement des consommateurs de loisirs en hiver*.
43% des sondés réclament un prix du train plus attractif
Si les attentes sont grandes, seule une amélioration notable et rapide de l'offre ferroviaire et des autocars entre les gares et les stations, souligne l'ANMSM, car l'accès en transports en commun pour venir séjourner à la montagne relève encore du parcours du combattant. Parmi les améliorations qui les inciteraient à prendre davantage le train, 43% des personnes interrogées mettent en avant un prix plus attractif, 35% souhaitent une logistique facilitée dès le départ de leur domicile, 29% des trajets plus directs et 17% un plus large choix d'horaires. A l'arrivée en station, 16% attendent une amélioration de la mobilité sur le "dernier kilomètre" et des facilités de déplacement sur place.
Les recettes d'une mobilité plus durable, selon l'ANMSM
Alors que "les Français sont de plus en plus sensibles à leur empreinte environnementale", "élus et professionnels partagent la même vision d'un modèle économique plus durable et d'une politique de transports permettant de lutter contre le changement climatique", affirme Jean-Luc Boch, président de l'ANMSM. L'association appelle ainsi "l'ensemble des parties prenantes à redoubler d'effort en faveur du développement de l'offre ferroviaire". "Les élus se tiennent prêts à travailler avec la SNCF et les transporteurs locaux pour permettre à la montagne d'enclencher sa mutation vers la mobilité durable", soutient Jean-Luc Boch.
Pour que le train devienne une solution attractive et alternative et à la voiture, l'ANMSM appelle à renforcer les efforts dans trois directions. Il faudrait ainsi "valoriser davantage l'offre de trains directs et étudier l'offre de trains de nuit vers les stations depuis les grandes villes françaises et européennes pour répondre également au besoin de la clientèle étrangère, notamment, anglaise, néerlandaise, belge". L'association préconise aussi de "travailler sur une offre de transport multimodale pour planifier l'ensemble de son trajet – du premier train au départ de la gare la plus proche de son domicile jusqu'à la navette sur les derniers kilomètres pour arriver en station", afin d'"aller plus loin que la réservation de taxis et de voitures de location déjà proposée lors de l'achat du billet de train". Enfin, elle propose de "promouvoir les offres de réservation et donc de transport hors des super pointes pour rendre la montagne encore plus accessible à tous et s'adapter ainsi aux nouveaux usages de voyage".
*Enquête menée en ligne auprès d'un panel représentatif de la population française et d'un panel de clients montagne entre le 25 et le 30 mars 2022 (3.052 répondants au total)