Signature d'une Orcod-IN très symbolique au Val-Fourré pour requalifier 13 copropriétés dégradées
Il s'agit de la première opération de requalification de cette envergure depuis la loi Elan. Pilotée par l'EPF d'Île-de-France, elle va concerner 1.200 logements privés.
Le 13 décembre, à l'occasion d'un déplacement au Val-Fourré à Mantes, un quartier qui regroupe près de la moitié des 45.000 habitants de cette commune des Yvelines, Julien Denormandie a signé le décret déclarant d’intérêt national l’opération de requalification de 13 copropriétés dégradées de ce territoire. Cette opération revêt un relief particulier dans un quartier qui avait connu de violentes émeutes urbaines en 1991, provoquant la mort d'une policière et d'un habitant. C'est aussi la première opération de cette envergure, depuis la loi Elan du 23 novembre 2018 (Évolution du logement, de l'aménagement et du numérique).
1.200 logements privés concernés
Cette importance explique aussi la mobilisation autour de cette signature. Outre le préfet de la région Île-de-France, Michel Cadot, et tous les élus concernés, dont le président du conseil départemental des Yvelines, Pierre Bédier, celle-ci a en effet réuni les différents organismes impliqués dans l'ORT : Anah, Anru, EPF (établissement public foncier d'Île-de-France), Epamsa (établissement public d'aménagement du Mantois Seine Aval), Banque des Territoires... Ces différents acteurs ont signé la convention de mise en œuvre de l’Orcod-IN (opération de requalification des copropriétés dégradées d'intérêt national), dispositif créé par la loi Alur (pour l'accès au logement et un urbanisme rénové) du 24 mars 2014.
L’Orcod du Val-Fourré est ainsi la troisième opération à être reconnue d’intérêt national, après celles de Clichy-sous-Bois (Le Bas Clichy) et de Grigny (Grigny 2) (voir nos articles ci-dessous du 2 février 2015 et du 28 octobre 2016). Cette qualification d'intérêt national s'inscrit dans le cadre de la stratégie nationale d'intervention "Initiative copropriétés", lancée en octobre 2018 par le ministère de la Cohésion des territoires (voir notre article ci-dessous du 10 octobre 2018).
L'opération, pilotée par l'EPF d'Île-de-France, va concerner 1.200 logements privés répartis dans 13 copropriétés, toutes construites dans les années 1960 et regroupées autour d'une dalle – selon les canons de l'urbanisme de l'époque – comptant en particulier 80 commerces. Elle doit permettre de rattraper le retard pris par ces copropriétés dégradées sur les logements sociaux du quartier qui ont, eux, bénéficié des actions de rénovation urbaines soutenues notamment par l'Anru.
L'EPF Île-de-France en première ligne
Le communiqué du ministre de la Ville et du Logement précise que "la mise en œuvre de l’Orcod-IN à Mantes-la-Jolie se fera avec la mobilisation exceptionnelle de l’ensemble des services de l’État concernés et de celle de tous les acteurs du territoire, et par la concentration des moyens de la solidarité nationale et locale, à court terme et à moyen et long terme. Cela consistera notamment en la conduite de travaux d’urgence et l’acquisition et le portage de lots et à terme par le renouvellement du quartier".
Dans ce cadre, l'EPF aura notamment la charge d'acquérir une partie des logements et d'en assurer le portage, de piloter les plans de sauvegarde pour accompagner la réhabilitation et le redressement des copropriétés, d'élaborer et mettre en œuvre une opération d’aménagement pour redonner de l’attractivité au secteur des "Dalles centrales" (copropriétés commerciales au cœur du quartier) et de mettre en place - avec l’appui des services de l’État et les partenaires - l’accompagnement social et le relogement nécessaires des ménages concernés.
Par ailleurs, l'Orcod-IN mobilisera également des "dispositifs coercitifs de lutte contre l’habitat indigne" et contre les marchands de sommeil, dans le quartier du Val-Fourré et à ses abords. Ces dispositifs ont, eux aussi, été renforcés par la loi Elan.