Mobilité - Schéma national des infrastructures de transport : la consultation publique est lancée
Le ministère de l'Ecologie a rendu publique le 27 janvier une nouvelle version de l'avant-projet de Schéma national des infrastructures de transport (Snit). Prévu par loi Grenelle 1, il doit définir la politique de la France en matière d'infrastructures de transport pour les 20 à 30 ans à venir. Cette nouvelle version tient compte de l'avis de l'Autorité environnementale, des remarques du Comité national du développement durable et du Grenelle de l'environnement ainsi que de contributions d'élus, d'acteurs du monde économique ou associatif ou encore de particuliers, selon le ministère. Jusqu'au 27 février, elle est soumise à consultation publique sur le son site (voir ci-contre).
La première version, publiée en juillet dernier par l'ancien secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau, tablait sur 170 milliards d'euros d'investissements. La nouvelle en prévoit 166 milliards. Selon une porte-parole du ministère citée par l'AFP, les projets de transports publics du Grand Paris ont été retirés de l'addition tandis que d'autres projets ont été rajoutés en province. Du coup, la part relative des transports en commun a diminué. Mais avec 62,2% des investissements préconisés, le ferroviaire se taille la part du lion. Viennent ensuite les transports collectifs urbains (18,1%), le fluvial (9,7%), la route (7,8%), les ports (1,8%) et l'aérien (0,9%).
Parmi les projets ferroviaires, le nouveau document prévoit de prolonger le "TGV Paca" (Marseille-Toulon-Nice) jusqu'à la frontière italienne, pose clairement comme objectifs des parcours Paris-Brest et Paris-Quimper en trois heures et ajoute une amélioration des liaisons entre La Lorraine et la vallée du Rhône. Concernant les routes, il retient 18 projet supplémentaires qui totalisent 732 km et devraient coûter 8,4 milliards d'euros. Ces projets s'ajoutent aux tronçons déjà déclarés d'utilité publique, soit 287 km de plus à construire. En revanche, plusieurs axes du dernier programme autoroutier, qui date de 2003, ont été définitivement enterrés comme l'A24 (Amiens-Lille), l'A32 (le doublement de Toul-Nancy-Metz-Luxembourg, remplacé par des déviations plus modestes), l'A51 (Grenoble-Gap) ou encore les grands contournements de Bordeaux, Nice et Toulouse. Le contournement de Tours est aussi passé à la trappe. Enfin, le nouveau document dresse la liste de 81 projets de transport en commun en site propre (TCSP) qui devraient bénéficier de l'aide de l'Etat, du métro de Rennes au prolongement en France des tramways suisses de Bâle et Genève. Le détail de ces projets devrait être annoncé le 2 février.
Après la phase de consultation publique, l'avant-projet de Snit sera soumis pour avis au Conseil économique, social et environnemental "avant l'été 2011", assure le ministère. Il fera ensuite l'objet d'un débat au Parlement avant d'être définitivement adopté.