Fonction publique territoriale - Salaires : pas de négociations sur le point d'indice avant "la mi-2014"
Le gouvernement a repoussé à "la mi-2014" l'ouverture de négociations avec les syndicats sur la valeur du point d'indice dans la fonction publique.
Le cabinet de la ministre Marylise Lebranchu a dévoilé cette décision lors d'une réunion de l'agenda social, qui s'est tenue le 16 avril. Il a précisé que ce calendrier n'est valable qu'à la condition d'un retour de la croissance d'ici l'année prochaine.
Dans un communiqué du 24 avril, sept organisations syndicales, dont la CGT, FO et la FSU, ont appelé le gouvernement à ne pas mettre en oeuvre cette annonce. Elles ont demandé "l'ouverture sans délai de réelles négociations sur les rémunérations, incluant la question de la valeur du point d'indice". En menaçant de mobiliser les agents s'ils n'étaient pas entendus. Les responsables syndicaux se disent exaspérés : la dernière hausse de la valeur du point d'indice remonte à juillet 2010. Or, même dans l'hypothèse où le gouvernement ouvre des négociations, celles-ci dureront plusieurs semaines. De ce fait, le gel de la valeur du point d'indice pourrait bien se prolonger jusqu'à fin 2014, redoutent certains.
Certains agents peuvent toutefois espérer voir leur rémunération augmenter en 2014, indépendamment de l'ancienneté. Le cabinet de la ministre de la Fonction publique a, en effet, confirmé la revalorisation des salaires des agents de catégorie C les plus faiblement rémunérés. Les négociations avec les syndicats sur ce sujet débuteront en septembre prochain, afin que la mesure entre en vigueur le 1er janvier 2014. Selon la CGT, les 985.000 agents publics touchant le Smic, ou au maximum 20 euros de plus, seront concernés – 600.000 d'entre eux appartiennent à la fonction publique territoriale. Ces personnels pourraient obtenir des points d'indice supplémentaires. "La grande majorité des agents concernés gagneront entre 5 et 20 euros de plus par mois. Un peu plus chanceux, les agents en fin de carrière bénéficieront d'une augmentation de 60 euros par mois", calcule-t-on à la fédération CGT des services publics. Où l'insatisfaction est grande. D'autant que "les hausses salariales devraient être décidées à budget constant et qu'il faudrait, par conséquent, faire des économies ailleurs", souligne Baptiste Talbot, secrétaire général de cette fédération. Ainsi, "le gel de tout ou partie des avancements accordés aux agents est une idée qui circule en ce moment dans les ministères", fait-il savoir.
"Très grave", cette mesure constituerait "un mauvais signe pour le pays", estime Denis Lefebvre, secrétaire général de la CFTC des agents de l'Etat. Il veut croire, cependant, que le gouvernement abondera l'enveloppe des salaires pour financer la réforme.
La négociation sur la refonte des grilles salariales de la catégorie C se poursuivra début 2014, avant que ne soit entamée la refonte des grilles des catégories B et A. Un calendrier qui ne satisfait pas la CFTC. "On comprend que la catégorie C soit la priorité, mais on ne peut pas oublier les autres agents", déclare Denis Lefebvre, en rappelant que la rémunération du premier échelon de la catégorie B est à peine supérieure au Smic.