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Tourisme - Saison d'été : "Plus de fréquentation, moins de dépenses"

Interrogé le 2 août sur l'antenne de RTL, Hervé Novelli a révélé les premières tendances de la saison touristique d'été. A ce stade, il ne s'agit pas encore de données exhaustives mais de résultats des premières remontées d'activité. Même s'il se veut optimiste, le secrétaire d'Etat au Commerce, à l'Artisanat, aux PME, au Tourisme, aux Services et à la Consommation reconnaît l'impact de la crise sur le comportement des Français en matière de tourisme. L'an dernier, ceux-ci se sont restreints plutôt sur la restauration et les activités de loisir. Cette année, "ils font plus : ils arbitrent leurs modes d'hébergement". Confirmant qu'"il n'y a pas moins de Français qui partent en vacances" et qu'"on aura des chiffres de fréquentation en hausse ou au moins égaux à l'année dernière", le secrétaire d'Etat a donc résumé la saison touristique par ce paradoxe : "Plus de fréquentation, moins de dépenses."

Ces perspectives plutôt moroses devraient toutefois être pour partie compensées par le retour de la clientèle étrangère. Hervé Novelli a ainsi fait état d'un net retour de la fréquentation touristique étrangère à Paris et d'une meilleure fréquentation des hôtels haut de gamme en Provence-Alpes-Côte d'Azur. En termes géographiques, il a indiqué constater une moindre demande sur le Sud-Ouest et sur la montagne. En revanche, il a confirmé la montée en puissance du camping, indiquant notamment que "les trois quarts des exploitants de campings estiment qu'on va avoir une fréquentation encore améliorée par rapport au chiffre record de l'année dernière".

Ces premiers éléments fournis par le secrétaire d'Etat rejoignent les perspectives sur les intentions de vacances d'été des Français, présentées le 7 juillet par le cabinet d'études spécialisé Protourisme. Intitulée "Une reprise en pente douce", l'étude estime notamment que "les Français cherchent à préserver leurs vacances d'été en faisant des arbitrages d'achat sur la destination ou le niveau des dépenses". Elle prévoyait que 21,4 millions de Français seraient en vacances au mois d'août et 17,2 millions au mois de juillet. Au total, 48% des foyers envisagaient de prendre de "vraies vacances" (séjours de quatre nuits et plus), pour une durée moyenne de 13,5 jours (18 jours pour ceux qui bénéficient d'un hébergement gratuit et 10,5 jours pour ceux en hébergement payant). Seuls 20% des vacanciers avaient prévu de partir à l'étranger. La dépense moyenne devrait être de 1.300 euros, soit environ 96 euros par jour et par foyer (1.442 euros en hébergement non marchand et 954 euros en hébergement marchand). Parmi les partants, 30% estimaient que leur budget vacances 2010 serait inférieur à celui de 2009 (soit huit points de plus que l'an passé), contre 13% qui affichaient un budget en hausse. Les principaux postes de restrictions budgétaires devraient être à nouveau les sorties au restaurant (68% de citations) et les achats de souvenirs (58%). Confirmant les propos d'Hervé Novelli, l'étude montre aussi que le tiers des vacanciers qui prévoyaient de faire des économies le feraient sur l'hébergement (33% contre 19% l'an dernier).

 

Jean-Noël Escudié / PCA