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Tourisme - Hébergement touristique : l'Insee désigne les gagnants et les perdants de 2009

L'Insee publie les résultats de l'activité d'hébergement touristique en France métropolitaine pour l'année 2009. Le principal enseignement réside dans les forts contrastes dans les résultats, en termes sectoriels comme en termes géographiques. En matière de modes d'hébergement touristiques payants, un vainqueur s'impose sans conteste, il s'agit du camping - ou hôtellerie de plein air -, qui affiche un nombre de nuitées en hausse de 4,2%, pour atteindre un total de 102,9 millions. En ce domaine, la hausse du nombre de nuitées de touristes en provenance de France (+7,2%) a plus que compensé la baisse de celles concernant les touristes étrangers (-1,1%). Le nombre de séjours a augmenté encore plus vite (+9,3%), mais leur durée moyenne a légèrement diminué (5,3 jours contre 5,6 en 2008). Enfin, les emplacements locatifs (type mobil homes) ont vu leur nombre de nuitées progresser davantage que celui des emplacements nus (+6,2% contre +3,1%).
Le contraste est frappant avec l'hôtellerie. Celle-ci a en effet connu, en 2009, un recul de 4,9% de son nombre de nuitées (-4,0% sur la seule saison touristique, de mai à septembre), pour atteindre au final 188,0 millions de nuitées (dont 97,5 millions durant la saison). Ce mauvais résultat s'explique par le fort recul de la clientèle étrangère, avec des nuitées en baisse de 11,1%, tandis que celles de la clientèle française diminuaient de 1,4%. En termes de standing, la baisse d'activité des hôtels se répartit à peu près équitablement entre les différentes catégories d'hôtels. Pour l'hôtellerie de plein air au contraire, les principaux bénéficiaires sont les campings une et deux étoiles (autour de +6%), alors que les 3 et 4 étoiles voient leur nombre de nuitées progresser entre 2,5 et 4%.
Les écarts sont plus importants encore si l'on raisonne en termes géographiques. Pour le camping, par exemple, trois régions enregistrent une diminution de leur nombre de nuitées : Champagne-Ardenne (-1,1%), Centre (-1,0%) et Pays de la Loire (-0,9%). Toutes les autres régions affichent une hausse, mais avec des écarts conséquents. Si certaines comme l'Ile-de-France (+1,0%), la Haute-Normandie (+1,9%), le Nord-Pas-de-Calais (+2%) et Paca (+2,4%) connaissent des progressions modestes, d'autres affichent des hausses à deux chiffres : Lorraine (+10,2%), Alsace (+10,7%), Corse (+12,2%) et surtout Franche-Comté (+20,0%). En matière d'hôtellerie, seules deux régions ont connu en 2009 un résultat positif : Alsace (+0,5%) et Picardie (+6,8%). Toutes les autres enregistrent en revanche des baisses de leur nombre de nuitées, modestes (-1% pour les Pays-de-la-Loire ou la Bretagne), moyennes (-5,2% en Rhône-Alpes, -5,9% en Ile-de-France et -6,4% en Paca) ou importantes (-14,2% en Midi-Pyrénées).
Compte tenu de l'inertie des investissements (notamment dans l'hôtellerie en dur), ces résultats ne se retrouvent pas vraiment dans l'évolution de l'offre. En 2009, le nombre de chambres d'hôtel a ainsi très légèrement progressé (+0,1%), pour atteindre un total de 612.745 en France métropolitaine. A l'inverse, le nombre d'emplacements de campings a reculé de 0,8%, pour atteindre 707.322 places. Mais ce chiffre cache une nette montée en puissance qualitative, avec -2,2% pour les emplacements nus et +4,9% pour les emplacements locatifs.

 

Jean-Noël Escudié / PCA