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Refondation de l'école - Rythmes scolaires : le ministère veut croire à une "rentrée apaisée"

"Grâce à une concertation entamée il y a plus de 18 mois, à des solutions ajustées aux réalités locales, les conditions d'une rentrée apaisée dans l'intérêt de la réussite des enfants sont réunies", assure le ministère de l'Education nationale dans un communiqué de presse diffusé le 25 juillet.
Il fait également savoir que 87,2% des communes ayant une école publique (85,1% des effectifs), verront les horaires de leurs écoles organisés selon le décret Peillon du 24 janvier 2013. Et que 12,8% des communes (14,9% des effectifs) expérimenteront dans le cadre du décret Hamon du 7 mai 2014. "Ces résultats montrent que le décret du 7 mai 2014 a permis de débloquer un grand nombre de situations", s'auto-félicite le ministère, feignant oublier que ce texte était initialement destiné aux petites communes rurales. Et si 82,2% et 12,8% font bien 100%, combien parmi ces communes se contenteront d'appliquer les temps scolaires imposés par la loi mais sans mettre en place d'activités périscolaires ?
Le ministère en profite pour rappeler que les communes pourront s'appuyer sur le fonds d'amorçage pour organiser ces activités, à raison de 50 euros par élève scolarisé, auxquels s'ajoutent 40 euros pour les communes éligibles à la DSU cible et à la DSR cible. Et cela, rappelons-le, que la commune organise ou non des activités périscolaires.
Le ministère se félicite également que "la Cnaf continuera d'accompagner par une aide pérenne les communes mettant en place des activités périscolaires dans le cadre d'accueils de loisirs déclarés", faisant référence à la décision de la commission d'action sociale de la Cnaf, le 15 juillet, de poursuivre et de simplifier l'accompagnement de la réforme par les caisses d'allocations familiales (voir notre article ci-contre du 16 juillet). Dans ce cadre, la Cnaf a notamment fait savoir qu'elle soutiendra tous les accueils de loisirs sans hébergement (ALSH) déclarés auprès des services de la jeunesse et des sports. Elle promet également que les CAF accompagneront "la montée en compétence et en qualification des intervenants pour développer la qualité éducative en direction des enfants".
A ce propos, signalons que le Comité national d'éducation populaire et de jeunesse, réuni le 16 juillet, a examiné un projet d'arrêté considéré comme une "provocation" par les organisations syndicales. Le texte prévoit d'allonger jusqu'à trois ans la possibilité pour le titulaire d'un BAFD d'encadrer les activités périscolaires générées par la réforme des rythmes. La durée d'un an, initialement prévue, aurait dû constituer un délai pour qu'un agent s'engage dans un cursus de formation au BPJEPS, le brevet professionnel de niveau IV. Le ministère de Najat Vallaud-Belkacem, en charge de l'Education populaire, se serait toutefois engagé à mettre en œuvre une commission de travail dans le cadre du CNEPJ pour dégager des propositions visant à définir les conditions nécessaires à la professionnalisation du secteur.
Un projet de décret, également examiné par le CNEPJ, donnerait une nouvelle définition du périscolaire en distinguant les temps d'activités périscolaires créés par la réforme (les "TAP"), les activités périscolaires qui prolongent la journée de classe et les activités extra-scolaires pour les autres jours. Les syndicats craignent "de voir une journée de l'enfant encore plus saucissonnée entre l'école, le TAP et le périscolaire".