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Rythmes scolaires - Retour à la semaine scolaire de 4 jours : concertations nationales versus consensus locaux ?

C'est dans deux jours, le 8 juin, que le projet de décret visant à permettre aux communes de revenir à la semaine de quatre jours de classe fera l'objet d'un vote consultatif au Conseil supérieur de l'Education et au Conseil national d'évaluation des normes (voir notre article du 30 mai 2017). Après France Urbaine et l'Association des maires de France le 1er juin, et l'Association des petites villes de France le lendemain, c'est au tour de Villes de France d'appeler, dans un communiqué, le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer, "à une concertation dans les meilleurs délais sur l’évolution des rythmes scolaires et sur le dédoublement des classes élémentaires".

Organisation de la rentrée scolaire 2017

L'association d'élus présidée par Caroline Cayeux, sénateur-maire de Beauvais et présidente de la communauté d'agglomération du Beauvaisis, souligne que les dispositions du projet de décret visant à permettre aux communes de revenir à la semaine de 4 jours de classe "remettent en cause l’organisation dans de bonnes conditions de la rentrée scolaire 2017, et ceci après une longue période d’instabilité et d’efforts financiers et organisationnels conséquents des communes pour s’adapter à la réforme Peillon". Elle s’interroge également sur "le maintien du fonds d’amorçage consenti par l’Etat aux communes, qui couvre partiellement le coût de la réforme passée".

"Nous voulons des consensus locaux"

"Le décret est fait pour que les solutions qui ont marché soient gardées", a voulu rassurer Jean-Michel Blanquer, samedi 3 juin, à l'ouverture du congrès de la FCPE à Biarritz. Le ministre a affirmé que le décret ne constituait "pas de retour en arrière" pour l'ensemble de la France. "Nous voulons des consensus locaux", a-t-il assuré, soulignant que "il y a des endroits où il y a de l'insatisfaction et de la fatigue chez les enfants".
Il a également indiqué que le retour à quatre jours concernerait "une petite minorité de volontaires" à la rentrée prochaine. Ainsi, "Paris, Marseille et Lyon, et la plupart des grandes villes de France vont garder la même organisation", a-t-il déclaré sur Europe 1 le 6 juin. Pour les autres (comme pour Nice, par exemple) "s'il y a un consensus entre les conseils d'école et les communes, ils font une proposition, et l'inspecteur d'académie, donc le représentant de l'Education nationale, donne, ou pas, son feu vert", et s'il y a accord, "avec des activités périscolaires de qualité, alors on pourra rentrer dans ce dispositif", a-t-il indiqué. Le décret ne ferait rien d'autre que d'ouvrir "la possibilité, surtout pour la rentrée 2018, d'avoir le choix entre différentes formules".

Relance du chantier de la réforme des rythmes annuels

Devant les représentants des parents de la FCPE, il avait rappelé que le décret "n'est pas encore fait" et que "le débat est ouvert, nous allons discuter", soulignant également que l'année 2017-2018 permettra ensuite "une réflexion sur le temps et l'espace de l'enfant". "Il y a dix ans, certaines villes avaient expérimenté une rentrée en fin de mois d'août, nous ne sommes pas en train de dire qu'il faut faire cela à l'échelle nationale, mais il faut en discuter", a-t-il déclaré. "Nous devons mieux étaler le temps de l'enfant sur une base hebdomadaire, mais aussi sur une base annuelle", a-t-il avancé, relançant du même coup le chantier - engagé en 2010 sous Luc Chatel - de réforme d'un changement de rythmes scolaires... annuels.

 

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